Loire : sept pompiers professionnels suspendus parce qu’ils refusaient… de se raser la barbe
© Moritz Thibaud/ABACA - Le tribunal administratif a été saisi.
Sommés de se raser la barbe à plusieurs reprises, sept sapeurs-pompiers ont été suspendus, à Saint-Etienne (Loire). Leur solde a également été supprimé, précise France Bleu.
On ne plaisante pas avec la sécurité. A la caserne de la Terrasse, à Saint-Etienne (Loire), sept sapeurs-pompiers professionnels ont été sanctionnés pour port de barbe. Comme l’explique France Bleu, mercredi 21 février, les sept militaires ne se sont pas rasés, malgré plusieurs avertissements. La sanction annoncée a fini par tomber : ils ont été suspendus et ne touchent leur solde. Le 16 février dernier, leur avocate expliquait qu’ils avaient fait l’objet d’une mesure d’exclusion temporaire d’une journée. Depuis, les sept pompiers sont en position de “service non fait”. Ils doivent “se présenter tous les jours à la caserne, puis repartir chez eux, sans être rémunérés”.
Tout a commencé en janvier dernier. Le quotidien précise que dès le 26, les sept soldats du feu ont été relevés de leur prise de garde. Ils ont ensuite été placés “en service hors rang”. Durant cette période, ils n’ont donc pas été autorisés à partir sur des opérations de secours aux personnes. En dépit de ces mesures, les sept pompiers ont campé sur leurs positions et ne se sont pas rasés. La direction a donc pris des sanctions plus dures.
“On porte des cagoules”
Dans un communiqué, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Loire souligne que depuis 2020 son règlement intérieur stipule qu’il est interdit de porter la barbe en intervention. Une décision prise “en accord avec les représentants du personnel et les organisations syndicales” est-il écrit. Mais pourquoi ce choix a-t-il été fait ? Le Sdis avance des raisons de sécurité. “Les sapeurs-pompiers peuvent être exposés aux fumées toxiques en intervention”, détaille-t-il.
Il précise à BFMTV que “le masque de protection respiratoire (...) doit être porté sur une peau rasée afin de garantir une étanchéité optimale et prévenir les fuites de nature à mettre en danger le sapeur-pompier". Egalement interrogé par la chaîne d'information en continu, Rémy Chabbouh, délégué syndical Sud, affirme que “ce raisonnement ne tient pas”. Et d’ajouter : “On porte des cagoules en tissu sous nos casques et nos tenues de feu. On nous met la pression alors que notre peau n’est pas censée être en contact direct avec le masque.” L’avocate des sapeurs-pompiers a saisi le tribunal administratif. Une audience est programmée le 5 mars prochain.
publié le 21 février à 10h55, Cathy Gerig, 6 Medias