Loi immigration : le coup de pression de Gérald Darmanin aux Républicains
© Lafargue Raphael/ABACA - "Je ne vois pas les oppositions se coaliser", affirme le ministre.
Ce lundi, à partir de 16 heures, le locataire de Beauvau retourne batailler dans l’hémicycle pour l’examen du projet de loi immigration en session à l’Assemblée. Un échec abîmerait sérieusement son capital politique, voire remettrait en jeu son avenir.
Le ministre de l’Intérieur est sur le qui-vive. À moins de 24 heures de l’examen du projet loi immigration à l’Assemblée, Gérald Darmanin s’est confié à nos confrères du Parisien. Le texte qu’il porte depuis plusieurs semaines est menacé par une motion de rejet déposée par les écologistes. Celle-ci sera examinée dès l’ouverture de la séance. Son adoption signifierait tout bonnement la fin des discussions, qui doivent courir jusqu’au 22 décembre.
Optimiste sur l'issue du vote
Face à cette issue incertaine, le ministre de l’Intérieur se dit “hypermobilisé”. “Je dors quatre à cinq heures par nuit. Ça n’arrête pas. J’aurais fait tout ce que peut faire un ministre pour convaincre. Je suis au maximum de ce que je peux faire”, lâche-t-il. Pour que la motion de rejet soit adoptée, il faudrait qu’un spectre large de députés - de l’extrême-droite à la gauche radicale - la vote. Gérald Darmanin ne veut pas y croire : “Je ne vois pas les oppositions se coaliser de LFI au RN pour empêcher l’examen d’un texte sur l’immigration”.
Alors que le président des Républicains, Éric Ciotti, a fait planer samedi la menace d'un vote en faveur du rejet du texte, le premier flic de France a profité de cet entretien au Parisien pour mettre la pression aux LR, affirmant notamment ne pas les voir “voter contre une loi qui prévoie d’expulser 4 000 délinquants étrangers par an”. Et Gérald Darmanin d'en rajouter une couche : "Si en janvier prochain, parce que le projet de loi est bloqué, on ne peut pas virer un étranger délinquant criminel qui a mis trois coups de couteau à un gamin dans la rue, ils porteront une responsabilité énorme.”
publié le 10 décembre à 23h00, Delphine Schiltz, 6Médias