France

Licencié parce que "pas assez fun", un salarié reçoit une grosse indemnisation

Renvoyé par la société Cubik Partners en 2015 sous prétexte qu’il n’adhérait pas suffisamment à l'esprit "fun et pro" de l’entreprise, un salarié a obtenu sa réintégration et une indemnisation de près de 500 000 euros par la Cour de renvoi, rapporte BFMTV.

Pas fun, mais riche. Pour l'histoire, il faut remonter neuf ans en arrière. Un salarié du cabinet de conseil et de formation en Lean Management, Cubik Partners, qu’il avait intégré en tant que consultant senior en 2011 avant de passer directeur en 2014, a été licencié au motif d’"insuffisance professionnelle". Mais derrière cette dénomination, se cachait un supposé manque d’implication dans l’esprit "fun et pro" de l’entreprise, indique BFMTV, mercredi 31 janvier.

Dans le détail, l’employé en question ne participait pas ou peu aux apéros organisés par la boîte et critiquait ouvertement la consommation excessive d’alcool, précise la chaîne d’information en continu. D’autres pratiques, telles que "des simulacres d'actes sexuels, l'obligation de partager son lit avec un autre collaborateur lors des séminaires, l'usage de sobriquets pour désigner les personnes et l'affichage dans les bureaux de photos déformées et maquillées", ont été détaillées par la cour d’appel, auprès de laquelle la décision avait été renvoyée après une première décision aux Prud’hommes.

Une victoire totale

Alors qu’en 2022, la Cour de cassation avait obtenu l’annulation partielle de son licenciement, le principal intéressé s’était orienté vers la Cour de renvoi pour être réintégré et indemnisé. C’est désormais chose faite, selon les informations de BFMTV, puisque sa réintégration a été décidée, ainsi qu'une indemnisation de 496 200 euros en raison de la nullité établie de son licenciement.

"En cas de nullité d’un licenciement, le salarié peut soit demander des dommages et intérêts soit demander sa réintégration. Nous avions formulé une demande de réintégration à la requête du salaire considérant que seule une réintégration était de nature à réparer l’atteinte aux droits fondamentaux du salarié, vie privée et liberté d’expression", a ainsi expliqué l’avocat du salarié auprès de BFMTV.

publié le 31 janvier à 18h45, Théo Rampazzo, 6Medias

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