Les haies des campagnes en danger malgré leur apport environnemental
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En France, 70% des haies linéaires ont disparu depuis 1950. Un drame écologique, bien que leur préservation soit encadrée par la loi, comme le relève "Le Monde".
En France, les haies disparaissent, malgré leur intérêt environnemental prouvé. Selon un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) publié en avril dernier, 23.500 kilomètres de haies ont disparu chaque année de 2017 à 2021, comme le rapporte Le Monde. Entre 2006 et 2014, ce chiffre était de 10.400 kilomètres par an. Depuis 1950, 70% des haies ont été ôtées des bocages tricolores.
Cette destruction des haies a une explication : l’évolution du foncier. Aujourd’hui, les terrains se vendent davantage qu’au XXe siècle et, forcément, pour éviter de perdre de l’espace de culture, les haies sont détruites. Une étude du CNRS et des universités de Caen et de Poitiers, publiée en mai, fait le même constat. Entre 2003 et 2016, sur trois terrains étudiés dans le Calvados, les Côtes-d’Armor et le Maine-et-Loire, “la majorité du linéaire de haies arrachées (44%) se trouvait entre deux parcelles mitoyennes ayant été regroupées”, constate Le Monde. Cette disparition a pour effet de faciliter le passage d’engins agricoles plus imposants que par le passé.
Les haies encadrées, mais la loi peu respectée
Pour autant, les haies en bord des parcelles ne sont pas épargnées. Elles représentent 35% du total détruit entre 2003 et 2016, pour élargir les entrées des champs ou parce que des arbres morts n’ont pas été remplacés. Et pour cause, cette destruction représente un drame environnemental. Le linéaire protège du vent et de la chaleur, stocke du carbone et de l’eau, diminue l’effet des petites crues, lutte contre l’érosion des sols, filtre les polluants et constitue un réservoir de biodiversité.
Mais, pour les exploitants, cela représente du travail en plus. “L’agriculteur perçoit souvent la haie comme une charge nette directe liée à la plantation et à l’entretien, sans en voir les bénéfices”, a expliqué le CGAAER dans son rapport. Malgré un encadrement légal interdisant la destruction de certaines haies, il reste compliqué pour un élu “d’aller taper sur l’agriculteur qui a conduit la tractopelle ou de l’emmener devant les tribunaux, ce n’est pas forcément la priorité”, a soutenu Sylvain Delaloy, le directeur général adjoint de la communauté de communes, au Monde. Depuis 2015, les haies sont censées être protégées dans le cadre de la PAC, mais seules 1% des exploitations sont depuis contrôlées.
publié le 25 juin à 18h06, Orange avec 6Medias