France

Les habitants d’un village détruisent un campement rom... avec l’aide de la mairie

Quelques 200 administrés de Villeron, dans le Val-d’Oise, s’en sont pris aux habitations de fortune construites par une communauté rom dans le bois jouxtant la commune. Les associations de droits de l’Homme s’inquiètent d’un tel phénomène.

"Heureusement qu’on a gagné sinon, on aurait foutu le feu." 200 habitants de Villeron dans le Val-d’Oise ont manifesté dimanche 5 février, rapporte Le Parisien. La protestation contre la présence d’un camp de Roms dans le bois avoisinant s’est muée en un véritable règlement de compte, qui a conduit à la destruction du lieu de vie des occupants.

Annoncée comme "pacifique", le rassemblement avait réuni petits et grands, mais à l’approche du camp, les esprits se sont échauffés. La quasi-totalité des manifestants a investi les lieux où les Roms avaient élu domicile pour détruire les habitations de fortune à main nue ou avec des planches et des barres. Les gendarmes présents sur place ont évacué les Roms par l’arrière du camp, avant de stopper les destructions. Une pelleteuse, mandatée par la mairie, est finalement arrivée sur place pour raser ce qu’il restait des cabanes.

"Une sorte de radicalisation"

Une action que l’édile du village revendique. "La stratégie, ce n’est pas de discuter mais d’être acteur", a estimé Dominique Kudla (SE). Une action soutenue par les manifestants aux cris de "dehors les Roms ! Villeron ne veut pas de vous !" ou encore "rendez-nous notre bois !". Depuis la fin du mois d’octobre, les habitants contestaient cette installation illégale. "C’est une forêt où nous faisions du vélo, nous allions nous promener avec les enfants. Tout le monde y allait dans ce bois ! Mais avec les Roms, plus jamais, on ne se sent pas en sécurité", souligne Jean-Pierre, un habitant.

Pourtant, ni la gendarmerie, ni la municipalité n’évoquent une hausse des chiffres de la délinquance. Les associations s’inquiètent d’une "sorte de radicalisation". "Qu’on ne soit pas d’accord avec la présence des Roms je le conçois, mais qu’on en arrive à une telle radicalité, c’est dramatique et scandaleux", regrette Jean-Claude Vitran, représentant de la Ligue des droits de l’Homme du Val-d’Oise. Le préfet du département a condamné ces agissements et une enquête a été ouverte.

publié le 7 février à 21h20, Orange avec 6Medias

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