Le visage des voleurs bientôt affiché sur la devanture des commerces ?
© Niviere David/ABACA - C'est le député Romain Daubié qui est à l'initiative de cette proposition de loi
Face à l’augmentation des vols à l’étalage et le ras-le-bol des commerçants, le portrait des auteurs de ces vols pourrait être affiché sur la devanture des commerces touchés. Un député MoDem va déposer un projet de loi en ce sens.
Cette mesure voulue par des commerçants pourrait bientôt être autorisée. Ils veulent, en effet, pouvoir afficher les visages des auteurs de vols à l’étalage. Cette pratique est aujourd'hui illégale, mais pourrait bientôt ne plus l’être, comme le rapporte BFMTV. Le député MoDem Romain Daubié va déposer une proposition de loi visant à afficher les visages des voleurs devant les devantures des magasins lésés.
"Les conséquences pour les petits commerces de nos villes et villages sont dramatiques", a affirmé l’élu, selon lequel il y a jusqu’à 2% de perte de chiffres d’affaires pour les commerçants. Cette nouvelle est bien accueillie par les commerçants. "C'est une victoire d'avoir enfin l'écoute du monde politique", s’est félicité Jérôme Jean, fondateur du collectif Ras-le-vol, qui applique déjà la mesure sur ses magasins. "Grâce à la diffusion des images de vidéosurveillance, on a pu identifier un voleur sur trois", a-t-il assuré. "Cela permet de dissuader des gens qui n'ont plus peur de rien et cela met en garde les autres commerçants."
Puni d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende
"Il n’est pas question de vendetta personnelle, mais si afficher quelqu’un permet de l’identifier et d’aider les gendarmes et les policiers à faire leurs investigations, c’est une bonne chose, dans le respect de certains équilibres", avait toutefois indiqué Romain Daubié sur le plateau des Grandes Gueules.
Aujourd’hui, cette pratique peut avoir de lourdes conséquences sur les commerçants. Afficher le visage de voleurs présumés sans leur consentement est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende selon un article du Code pénal relatif à la protection de la vie privée. Traiter quelqu’un de “voleur” sur une affiche est, en plus, considéré comme de la diffamation publique et peut coûter 12 000 euros d’amende.
publié le 10 février à 16h28, Lilian Moy, 6Medias