Le vignoble bordelais est en crise et appelle l’Etat à la rescousse
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Les viticulteurs bordelais produisent bien plus de vin qu’ils n’en vendent. Pour réduire leur production, ils arrachent des ceps de vigne. En crise, ils demandent l’aide de l’État, rapporte RMC.
Le vignoble bordelais traverse une importante crise de surproduction. La quantité de vin produite est bien plus importante que les ventes enregistrées. L’abondance de stock fait chuter les prix, si bien que les viticulteurs vendent à perte, rapporte RMC, lundi 13 février. Pour changer le cours des choses, ils ont lancé un appel à l’aide à l’État, et doivent notamment arracher des pieds de vignes et ainsi réduire la production de vin. Il faudrait supprimer quelque 15 000 ceps, chiffre Viti 33, le collectif des viticulteurs de Gironde.
Didier Cousinez, son porte-parole, est contraint de constater que le vin de Bordeaux ne séduit plus autant de consommateurs. “Qu’on fasse bon ou pas bon, on n'arrive pas à le vendre. Les gens boivent autre chose”, commente-t-il. Selon lui, leur préférence irait vers la bière ou les sodas.
80 000 emplois menacés
De manière générale, la consommation de vin en France a été divisée par trois au cours des six dernières décennies, précise la radio. “Ça fait plus de dix ans qu’on vit en-dessous du seuil de rentabilité. Moi, j’ai très peur qu’il y ait des drames familiaux, des drames humains. Il y en a déjà qui parlent de suicide”, reprend Didier Cousinez.
Stéphane Héraud, viticulteur et membre du conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, partage sa vision de la situation. “On a des viticulteurs dans l’ensemble de la France qui sont effectivement en danger, avec aussi des sinistres climatiques depuis quelques années. Et puis, il y a cette baisse de la consommation (...). On a rencontré le ministre de l’Agriculture, on va le revoir (…) On a besoin d’aide, de mesures conjoncturelles d’urgence et notamment, même si c’est une catastrophe pour un viticulteur, de détruire ces stocks qui sont aujourd’hui invendables”, complète-t-il. Selon lui, il en va de l’avenir de 4 000 viticulteurs et de 80 000 emplois.
publié le 13 février à 11h41, Orange avec 6Medias