Le Tanet, l'Alpe du Grand-Serre… Ces stations de ski ferment définitivement à cause du manque de neige
© CTK/ABACA - Le manque de neige régulier est à l'origine de la fermeture de nouvelles stations de ski.
Dans les Vosges, en Savoie, dans les Alpes de Haute-Provence… Plusieurs stations de ski ne rouvriront pas cette année ni les suivantes. Si le manque de neige est pointé du doigt, le coût de l’entretien de telles infrastructures est également mis en cause.
Pour les acteurs du secteur de la montagne, la nouvelle tombe sans doute au pire moment. À un peu plus de deux mois des congés de Noël, l’annonce de la fermeture définitive a eu l’effet d’une bombe. "La décision maintenant, c'est le pire timing. Les réservations, les classes de neige, les scolaires de tout le plateau Matheysin et des alentours, ils ont déjà réservé leurs cours, les moniteurs sont déjà au planning", explique à TF1 Florent Battistel, directeur de l'École du ski français (ESF) de la station de l’Alpe du Grand-Serre (Isère). "Tout ça est très compliqué", reprend-il alors que la station embauche habituellement 25 moniteurs par saison.
Les moniteurs ne sont pas les seuls perdants de ces annonces. Lionel Vincent, gérant d'un magasin de location de ski avec son épouse, a investi 15 000 euros dans de nouveaux skis il y a six mois. "À deux mois d'ouvrir, on a appris ça. C'était un coup de massue, ça nous a achevés", commente le commerçant.
“Des sommes phénoménales”
Si la neige manque de plus en plus souvent, les frais d’entretien d’une station qui ne tourne plus aussi bien qu’avant pèsent aussi lourds dans la balance. "L'année dernière, par exemple, on a mis 950 000 euros pour arriver à équilibrer l'exploitation de manière générale. On voit bien que l'exploitation ne peut plus se faire sans injecter des sommes phénoménales d'argent public", chiffre Coralie Saurat, présidente de la communauté de communes de la Matheysine.
Privée d’une activité qui lui a permis de vivre pendant des années, la vallée doit se réinventer. Même Astrid, qui jusque-là vendait une grande partie de son fromage de chèvre aux touristes l'hiver, doit s'adapter. "Il va falloir que j'aille faire des marchés. Je ne suis pas sûre, en étant seule sur l'exploitation, de pouvoir y arriver. Il va falloir que je trouve des revendeurs, donc vendre forcément mon fromage un petit peu moins cher", se projette-t-elle.
Plus de 180 stations en cinquante ans D’autres stations de ski françaises sont dans la même situation. C’est le cas de Notre-Dame-de-la-Tarentaise en Savoie, du Grand Puy dans les Alpes-de-Haute-Provence, ou encore du Tanet dans les Vosges. Elles ont déjà annoncé qu'elles n'ouvriraient pas cet hiver. De quoi inquiéter les professionnels de la montagne, qui redoutent que la série noire ne soit pas finie.
Pierre-Alexandre Métral, géographe, indique à 20 Minutes que plus de 180 domaines skiables ont fermé en France depuis les années 1970. Il précise qu’il s’agissait, pour la plupart, de micro-stations familiales non rentables de moyenne montagne.
publié le 15 octobre à 14h18, Cathy Gerig