France

Le récit glaçant d’un massacre passé sous silence pendant la Seconde Guerre mondiale

Edmond Réveil, 98 ans et maquisard en Corrèze en juin 1944, s’est exprimé auprès des journalistes de France 3 sur les agissements de son groupe, restés secrets jusqu’à présent. Il a révélé que 47 soldats allemands ont été capturés lors d’une attaque, avant d’être exécutés.

"Il fallait que ça se sache, c'est une vérité historique." 79 ans après, Edmond Réveil, âgé de 98 ans et ancien maquisard dans la Résistance, a souhaité révéler un massacre datant de la Seconde Guerre mondiale, mais pourtant inconnu jusqu’à présent. Mardi 16 mai, à des journalistes de France 3, l’homme, qui avait 18 ans au moment des faits, affirme que son groupe a exécuté 47 soldats allemands et une femme liée à la Gestapo à Meymac, en Corrèze en juin 1944. Son récit commence les 7 et 8 juin de cette année-là, lorsque son groupe de maquisards attaque l’école normale des filles de Tulle, tenue par des Allemands, et fait une cinquantaine de soldats prisonniers.

"C'était compliqué, on n'avait pas de structures pour les garder", raconte Edmond Réveil, qui précise qu’à ce moment-là de la guerre, les Allemands contrôlaient encore toute la zone dans laquelle lui et son groupe se trouvaient. C’est alors que l’ordre va venir d’en haut, du général Koenig plus précisément, de les fusiller. "Le capitaine qui nous commandait pleurait quand il l'a annoncé aux prisonniers. Il leur a appris un à un parce qu'il était alsacien, il parlait très bien l'allemand", poursuit l’ancien résistant.

"Chaque maquisard volontaire tuait son Allemand"

Débutent alors les exécutions, auxquelles le jeune homme, à l’époque, décide de ne pas participer : "Chaque maquisard volontaire tuait son Allemand. Je n'y ai pas participé. Nous avons été trois ou quatre à ne pas y prendre part. Cela se passe en une matinée. Ils tombaient dans le trou qu'ils avaient eux-mêmes creusé." Les mots sont glaçants et Edmond Réveil met en avant la jeunesse du groupe pour expliquer ces agissements et précise que personne dans les environs, pas même les autres maquisards, n’a été mis au courant : "C’est resté un secret."

Alors pourquoi en parler maintenant ? "Aujourd'hui, il faut rendre les corps à leurs familles. Ils ont été enterrés avec leurs livrets militaires et leurs plaques d'identification", conclut-il avec soulagement. Avec son récit, cet ancien résistant s’est libéré d’un poids à presque 100 ans, tout en apportant des réponses à cette affaire restée inexpliquée jusqu’à présent.

publié le 16 mai à 19h50, Orange avec 6Medias

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