France

Le recensement 2025 fait polémique après l’ajout d’une question sur l’origine des parents

© Pixabay - Le recensement 2025 a débuté le jeudi 16 janvier (image d'illustration)

L’Insee a ajouté plusieurs questions dans le recensement 2025. L’une d’entre elles, portant sur le lieu de naissance des parents, provoque un tollé.

Le top départ du recensement pour l’année 2025 a été donné jeudi 16 janvier. Une grande partie de la population va répondre à une vaste enquête, menée par l’Insee, qui permet de dresser le portrait des Français. L’institut chargé du questionnaire a ajouté trois nouvelles données à récolter cette année, rapporte Les Echos. L’une concerne le télétravail ("À quelle fréquence télétravaillez-vous ?"), une autre sur le handicap (“Êtes-vous limité, depuis au moins six mois, à cause d'un problème de santé, dans les activités que font les gens habituellement ?”) et une troisième sur l’origine ethnique, à savoir "quel est le lieu de naissance de vos parents ?".

C’est cette dernière question qui a provoqué de vives réactions. Plusieurs associations, dont la CGT, la FSU ou encore la Ligue des droits de l’Homme (LDH), s'indignent de l’enregistrement d’une telle information. Elles dénoncent "un biais ethnique". "Aucune politique publique ne justifie que l’origine immigrée de nos parents soit collectée", assure-t-elle. Selon elles, son enregistrement est "un pas vers une possible inégalité de traitement par l’État sur cette base". La LDH a lancé une pétition pour appeler à boycotter la question. Celle-ci a recueilli plus de 2000 signatures à ce stade.

L’Insee assure garder l’anonymat des répondants

De son côté, l’Insee défend l’ajout de la question en rappelant que l’anonymat des répondants est assuré et que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a approuvé les nouvelles questions, qui restent facultatives.

En France, les statistiques ethniques sont très encadrées. La loi informatique et libertés de 1978 interdit ainsi "de traiter des données à caractère personnel qui révèlent la prétendue origine raciale ou l'origine ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale d'une personne physique". Au Royaume-Uni, aux États-Unis ou encore au Canada, ce genre de questions ne soulève pas de débat.

publié le 16 janvier à 22h40, Emma Allamand, 6Medias

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