Le nombre de victimes de violences conjugales est en hausse de 10%
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Le ministère de l’Intérieur rapporte 271 000 victimes de violences conjugales en 2023, soit une hausse de 10 % par rapport à 2022. C’est deux fois plus qu’en 2016.
La libération de la parole des victimes de violences permet de constater l’ampleur du problème. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur ce mercredi 6 novembre, 271 000 personnes ont été victimes de violences conjugales, principalement des femmes. Comme le rapporte BFMTV, cela représente une hausse de 10 % par rapport à 2022.
Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), qui inscrit cette hausse dans "le contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes", assure que le nombre de victimes connues a "doublé depuis 2016". Selon le rapport, 85 % des victimes sont des femmes et 86 % des auteurs sont des hommes. La majorité des violences sont physiques (64 %), un tiers sont verbales ou psychologiques (32 %) et 4 % sont des violences sexuelles.
Le rapport fait état des conséquences de ces violences. En effet, 2 % des victimes de harcèlement moral par le conjoint se sont suicidées ou ont fait une tentative de suicide. Les départements les plus touchés sont le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis.
Des cas jugés en ce moment
Les violences conjugales se produisent dans toutes les strates de la société, sans distinction de classe ou d’origine sociale. Cela arrive aussi aux personnalités publiques. C’est le cas de l’ancienne Miss Univers, Iris Mittenaere. Le procès en comparution immédiate de son ex-conjoint, Bruno Pela, va débuter ce mercredi 6 novembre à 13h30 au tribunal de Paris, comme le rapporte le Huffington Post. La jeune femme avait déposé plainte pour violences conjugales, ce qui s’est remarqué lors du défilé Etam Live Show, le 24 septembre, où elle a été vue avec deux attelles aux doigts sur le tapis rouge. L’ancienne Miss avait tenté de les cacher derrière son sac à main sur la plupart des clichés de cette soirée. Bruno Pela est déjà connu de la justice pour des violences et menaces de mort sur son père en 2022, puis pour violences sur une compagne en 2023.
On peut aussi relever le cas du rappeur Nekfeu. Il est accusé, dimanche 3 novembre, par son ex-femme de viols et violences répétées. Le rappeur a nié les faits et a assuré que la plainte de son ancienne compagne avait été classée sans suite, bien que cela n’ait pas encore été confirmé par le parquet de Paris.
Il y a enfin le procès hors norme de Mazan, dans lequel Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, dans le but de la faire violer par plusieurs inconnus. Lui a reconnu les faits et 51 hommes sont face à la justice. Le procès est toujours en cours.
Pour les victimes de violences sexistes et sexuelles, un numéro de téléphone a été mis en place et est joignable 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Le 3919 est un numéro d’écoute totalement gratuit et anonyme qui permet aussi de rediriger les victimes vers des structures adaptées à leur accompagnement. Il existe aussi le tchat sur le site internet arretonslesviolence.gouv.fr. Il s’agit d’un portail de signalement totalement gratuit et anonyme, disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Les victimes sont en lien direct avec un.e policier.e ou un.e gendarme.
publié le 6 novembre à 13h00, Louise Claudet, 6Medias