Le maire de Rouen reçoit une lettre antisémite après l'incendie de la synagogue de sa ville
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Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol n'a pas caché son écœurement auprès de BFMTV, après la réception d'un courrier de l'un de ses administrés dans lequel ce dernier fait preuve d'un antisémitisme décomplexé, après l'incendie criminel de la synagogue de la ville. Un signalement auprès du procureur a été déposé, a annoncé l'édile.
Une semaine après l'incendie criminel de la synagogue de la rue des Bons-Enfants de Rouen, le maire socialiste de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, a partagé sur son compte X (ex-Twitter) le courrier d'un administré rouennais parfaitement signé dans lequel ce dernier fait preuve d'un antisémitisme décomplexé. "Vous affirmez que s'attaquer à la communauté juive équivaut à s'attaquer à la communauté nationale. C'est faux. Je suis fier d'être français, et je ne suis et ne serai jamais juif", peut-on lire. Des propos face auxquels l'édile ne décolère pas auprès de BFMTV, lui qui avait appelé à manifester devant l'hôtel de ville en soutien à la communauté juive. "Ce qui est extrêmement choquant dans ce courrier parfaitement signé (…) c'est qu'on a l'impression que pour la personne, je ne suis même pas sûr qu'elle se rende compte de mon point de vue, que son propos est antisémite". Et d'ajouter : "Je pense qu'il est possible qu'elle prenne ça comme une expression, une opinion absolument banale."
Des actes racistes qui se multiplient dans l'espace public
Indiquant à nos confrères que l'auteur de la lettre est très "courtois" dans son écrit, Nicolas Mayer-Rossignol a en outre tenu à rappeler que les propos tenus par son administré sont "insupportables" et relèvent "d'un délit". Ces dernières semaines, le nombre d'insultes, de tags et d'intimidations à caractère raciste s'est par ailleurs multiplié dans l'espace public. "J'entends souvent des gens qui me disent qu'il ne faut pas en faire trop (…) voilà le genre de choses qu'on entend en France et qu'on voit écrites en 2024", a-t-il fustigé.
Face à un tel écrit rédigé sans aucun complexe, le maire de Rouen a décidé de signaler ce dernier au procureur de la République comme le veut la procédure. "J'ai l'obligation en droit comme maire de signaler au procureur tout fait qui me parait contrevenir à la loi. En l'occurrence, ce fait relève de la loi en matière de lutte contre l'antisémitisme", a-t-il expliqué.
Le 17 mai dernier, un homme d'origine algérienne sans titre de séjour avait mis le feu à la synagogue rouennaise, avant de menacer avec un couteau un agent des forces de l'ordre. Il avait alors été abattu par l'un des gardiens de la paix qui a depuis été décoré par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour son action héroïque.
publié le 25 mai à 10h35, Kévin Comby, 6Medias
