France

La solution trouvée par le Gouvernement pour faire face à la pénurie de médicaments

© AVAKA/Pixabay - Certains médicaments devront être vendus à l'unité par les pharmaciens pour éviter des pénuries.

Antidouleurs, antidiabétiques, antibiotiques… depuis quelque temps, la France doit faire face à une pénurie de médicaments. Pour éviter une situation délicate cet hiver, la vente à l'unité va être généralisée, a appris franceinfo.

Dans les pharmacies, le constat est net : des médicaments manquent à l'appel. "Aujourd’hui, une ordonnance sur deux, je ne peux pas la délivrer en intégralité. Entre moi, mes adjoints, mes préparateurs, nous passons entre deux et quatre heures par jour entre les appels aux médecins, les appels aux fournisseurs, pour avoir des produits", expliquait un pharmacien à franceinfo il y a une semaine. Depuis la pandémie de Covid-19, les pénuries de médicaments sont nombreuses et l'hiver qui se profile inquiète au plus haut point le ministère de la Santé.

Alors, pour faire face à de potentielles ruptures, et surtout limiter la casse, le Gouvernement va rendre obligatoire la distribution de médicaments à l'unité, a appris franceinfo. Cela veut dire tout simplement que lorsqu'un patient présentera une ordonnance, le pharmacien devra lui délivrer les antibiotiques cachet par cachet, et non la boîte entière comme auparavant. Le Gouvernement veut éviter un gâchis et une perte inutile de médicaments qui restent dans la boîte lorsqu'elle n'est pas utilisée entièrement.

Relocaliser en France

Dans un entretien accordé aux Échos ce mercredi, le ministre de l'Industrie a confié qu'en cas de pénurie, les hôpitaux et les industriels pourront fabriquer des préparations, et ce peu importe les médicaments. Une manière, aussi, de dépanner. Selon franceinfo, le ministère de la Santé planche également sur les problèmes de livraison de matières premières et la mauvaise gestion des stocks. Aujourd'hui, 70% des médicaments qui manquent sont des médicaments anciens. Or, leur rentabilité n'est plus la même depuis quelques années et les laboratoires préfèrent les médicaments plus innovants et donc plus rentables.

Et pour éviter que des médicaments soient en pénurie permanente, le Gouvernement voudrait s'inspirer de la loi Florange. Le but ? Rendre obligatoire la reprise d'un site industriel qui produit des médicaments jugés d'intérêt thérapeutique. S'ils ne le font pas, l'État pourra reprendre la main gratuitement dessus pendant deux ans. De même, certains prix vont être relevés, comme celui de l'amoxicilline, afin d'inciter à produire ou relocaliser en France. Mais cette hausse de tarif implique une obligation d'assurer des stocks dans le pays. Enfin, le ministre de la Santé a déjà annoncé que les pharmaciens pourront délivrer des antibiotiques sans ordonnance. En revanche, un patient devra faire un test au préalable, selon sa pathologie.

publié le 20 septembre à 18h55, Xavier Martinage, avec 6Medias

Liens commerciaux