La crise du logement, une "bombe sociale" pour la Fondation Abbé Pierre
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a vertement critiqué le gouvernement.
Dans son rapport annuel publié mercredi 31 janvier, la Fondation Abbé Pierre s'inquiète de la crise du logement, qui serait selon elle un "bombe sociale" avec une "aggravation alarmante" de cette crise.
La Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d'alarme. À l'occasion de son rapport annuel, publié mercredi 31 janvier, la Fondation a alerté sur la crise du logement en "aggravation alarmante", qui se transforme en "bombe sociale". "Face à cela, le gouvernement continue une politique d'austérité, ce qui est pour nous une erreur fondamentale" a taclé Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, lors de la conférence de presse de présentation de ce rapport, selon TF1 Info.
Le délégué général a également donné des chiffres. 330.000 personnes sont sans domicile, une statistique qui a plus que doublé en dix ans. 4,2 millions de personnes sont mal logées. Il manque également des places d'hébergement d'urgence. 8.300 personnes ont été refusées tous les soirs à l'automne par le 115, dont 2.800 mineurs.
Autre problème : le logement social. Actuellement, au moins de 2,6 millions de ménages attendant pour un logement dans un HLM. Les personnes ayant un revenu inférieur à 500 euros par mois ont vu leur taux de succès pour accéder à ces logements chuter de 22% en 2017 à 12 % en 2022.
La crise du logement impacte tous les secteurs
Mais la crise du logement ne touche pas que les plus précaires du pays. Ceux qui veulent acheter sont également concernés, depuis les hausses des taux d'intérêts depuis 2022. Et en ne permettant pas aux personnes de se loger, c'est toute la vie économique qui en pâtit également.
"On voit des salariés bloqués dans leur mobilité, des entreprises qui peinent à recruter, des ménages confrontés au rétrécissement de l'offre locative privée sous la pression des locations touristiques et des résidences secondaires, des jeunes qui renoncent à leurs études faute de logement, des demandeurs de logements sociaux qui sont de plus en plus en concurrence", égraine Christophe Robert, qui n'épargne pas le gouvernement. Selon lui, ce dernier n'offre pas "de réponse réelle" avec des propositions "qui ne traitent pas les causes de la crise".
publié le 1 février à 10h00, Martin Pereira, 6Medias