France

"La censure ne doit pas déboucher sur le déni" : le gouverneur de la Banque de France alerte sur le "risque d'enfoncement" de la France

© Capture d'écran BFM Business - François Villeroy de Galhau, interrogé sur BFM Business, le 13 décembre 2024.

Inquiet du dérapage des finances publiques et pour l'avenir économique de la France, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a tenu à lancer un message d'alerte sur BFM Business, vendredi 13 décembre.

En l'absence de gouvernement, deux semaines après la censure du précédent exécutif, la situation budgétaire de la France préoccupe. Interrogé sur BFM Business vendredi 13 décembre, peu avant l'annonce de la nomination de François Bayrou, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a fait part de vives inquiétudes au sujet des finances du pays. "La censure ne doit pas déboucher sur le déni", a-t-il pointé, rappelant que "Notre problème de finance publique n'a en rien disparu depuis le 4 décembre".

"La France se laisse glisser vers la queue du peloton européen"

Pour François Villeroy de Galhau, également membre des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), la France est en passe de devenir un mauvais élève en matière de gestion budgétaire en Europe : "Il y a un risque d'enfoncement progressif de la France", a-t-il averti. Et d'ajouter : "La France qui était dans le peloton de tête européen se laisse glisser vers la queue du peloton, ça c'est un vrai changement de statut politique." La France est "le seul pays de la zone euro où l'endettement rapporté au PIB continue d'augmenter", a encore pointé le gouverneur, appelant à un redressement dans les meilleurs délais.

Bruno Le Maire auditionné à l'Assemblée

En parallèle, s'est ouverte la commission d'enquête parlementaire sur le dérapage des finances publiques, à l'Assemblée nationale, dans le cadre de laquelle Bruno Le Maire, locataire de Bercy durant sept ans, a été auditionné. "La manière dont vous surestimez votre bilan économique et fiscal depuis 2017 [...] a, inévitablement, des conséquences sur l'imprévisibilité des rentrées fiscales et du déficit", a conclu l'Insoumis Éric Coquerel, qui préside cette commission et la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.

"Qui êtes-vous pour me juger ?", s'est défendu Bruno Le Maire, notamment cité par Le Parisien, arguant que "la dégradation brutale des Comptes publics tient avant tout à une erreur de prévision des recettes liée à la crise du Covid". Les conclusions de la commission du Sénat, pointant sa responsabilité, ainsi que celles d'Élisabeth Borne, avaient été fustigées par les principaux intéressés.

publié le 13 décembre à 16h38, Joanna Wadel, 6Medias

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