France

L’inquiétante multiplication des interventions anti-rongeurs partout en France

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Le nombre d’interventions pour dératisation a bondi de 35 % en un an, selon les professionnels cités par Le Parisien. Ils expliquent ce chiffre par une augmentation des déchets sur l’espace public et par une diminution de leurs moyens d’action.

6,4 millions. C’est le nombre d’interventions en 2022 chez des particuliers, des entreprises ou dans des lieux publics en raison de la présence de rongeurs, très majoritairement des rats. Ce chiffre de la Chambre syndicale des métiers de la dératisation, désinsectisation et désinfection (CS3D), et révélé par le Parisien, lundi 6 février, est en hausse de 35 % par rapport à 2021.

“Depuis le Covid et ses confinements, les Français ont modifié leur mode de vie. Ils passent plus de temps dehors, avec une hausse de fréquentation dans les lieux publics, avec un développement de la nourriture de rue qui profite des nouvelles piétonnisations”, constate Stéphane Bras, porte-parole de la CS3D. Les rongeurs trouvent ainsi plus facilement de quoi se nourrir. Autre motif, selon le responsable : “le réchauffement climatique, qui permet aux rats de se reproduire encore plus”, car moins touchés par le “gel fort”.

“Toutes les régions sont touchées”

La dératisation représente désormais 40 % des actions de lutte contre les nuisibles. Elle est plus importante que toutes les autres interventions réunies (punaises de lit, guêpes, frelons, moustiques, chenilles processionnaires…). Certains professionnels du secteur estiment même qu’il y a plus de rongeurs que d’habitants à Lyon, et même deux fois plus que les habitants à Bordeaux. Des chiffres impossibles à vérifier.

“Toutes les régions sont touchées”, poursuit Stéphane Bras, qui dénonce le manque de “poubelles adaptées, comme les conteneurs enterrés”. Le porte-parole des dératiseurs réclame ainsi des actions publiques de prévention pour arrêter cette vague. Par ailleurs, il dénonce l’interdiction depuis quelques années de l’appâtage permanent ou semi-permanent grâce à l’utilisation de rodenticides (qui tuent chimiquement les rongeurs qui en consomment). Les professionnels souhaitent ainsi obtenir une nouvelle autorisation, “sans agir à l’aveugle comme ce qui se faisait avant,” promet-il.

publié le 6 février à 10h48, Orange avec 6Medias

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