France

L’État part en guerre contre les scolytes, des insectes mangeurs de bois

Insectes dévastateurs pour les forêts de résineux, les scolytes ont fait des ravages dans le Grand Est et se propagent à toute la moitié nord de la France. Pour endiguer ce problème qui menace le secteur, Marc Fesneau a annoncé un plan national, lundi 15 avril.

Un tout petit insecte capable d’abattre des forêts entières. Lundi 15 avril, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a annoncé un plan national baptisé "scolytes et bois de crise", afin de mettre un terme aux dégâts causés par les scolytes, des insectes mangeurs de bois, dont la taille n’excède pas 5 millimètres et qui apprécient particulièrement les résineux, indique franceinfo.

Le réchauffement climatique favorisant leur reproduction, ils se propagent à vitesse grand V depuis 2018. Et après avoir ravagé les forêts d’épicéas dans le Grand Est, ils sont désormais bien implantés "sur la quasi-totalité des forêts d’épicéas de la moitié nord de la France", alertait l’Office national des forêts en novembre dernier. Les scolytes auraient ainsi touché 37 millions de mètres cubes de bois en six ans, détaille RTL. Ils procèdent en creusant des galeries sous l’écorce pour y pondre leurs œufs, causant une mauvaise circulation de la sève et, par conséquent, un affaiblissement de l’arbre qui finit par mourir, souligne 20 Minutes.

Des mesures pour mettre fin à la crise

"Dans le contexte du changement climatique, les pouvoirs publics, mais aussi l'ensemble de la filière forêt-bois, ne peuvent plus se contenter d'agir en réaction aux crises successives en forêt, comme nous l'avons fait jusqu'à présent", a ainsi déclaré Marc Fesneau, en déplacement dans les Vosges. Pour ne pas laisser le secteur s’enfoncer dans une crise certaine, le ministre a rappelé que les arbres scolytés étaient "tout à fait aptes à la construction", à condition d’être "identifiés précocement et abattus au bon moment", rapporte RTL.

Il a aussi été question d’une dérogation permettant de "remplacer du bois frais par du bois résineux de crise" dans des centrales biomasse, lorsque le bois est trop infecté pour être utilisé en construction, indique Le Figaro. Marc Fesneau a également évoqué un plan de financement des replantations avec, sur la table, 500 millions d'euros par an. "Il faut expérimenter l'implantation d'essences d'arbres, notamment ceux venant du Sud, puisqu'on sait qu'avec plus de degrés des essences risquent de disparaître", a-t-il déclaré.

L’accès à des kits d’écorçage permettant de retirer l’écorce des arbres abattus, et donc de tuer les scolytes, va être facilité financièrement, ajoute RTL.

publié le 15 avril à 20h20, Théo Rampazzo, 6Medias

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