"Justice pour le vivant" : l’Etat bientôt condamné à cause des pesticides ?
© Léa Ferté/SOPA Images/SPUS/ABACAPRESS.COM - Une manifestation à Paris, le 8 mai 2022, pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron.
Cinq ONG ont formé un recours contre l’Etat sur l’usage des pesticides chimiques. Lors de l’audience qui se tient au tribunal administratif de Paris ce jeudi, la rapporteure publique devrait proposer au juge de reconnaître une faute de l’Etat, selon une information de Libération.
Déjà condamné pour inaction climatique dans l’Affaire du siècle, l’Etat pourrait connaître un nouveau revers ce jeudi. La rapporteure publique, dont les conclusions sont bien souvent suivies par le juge, devrait proposer de reconnaître la "carence fautive" de l’Etat pour le non-respect de ses engagements en matière de réduction de l’utilisation de pesticides, selon une information de Libération.
Baptisée "Justice pour le vivant", cette nouvelle action en justice se concentrait sur "la biodiversité". Les ONG constatent que la France reste parmi les plus gros consommateurs de pesticides en Europe, malgré des plans Ecophyto pour réduire leur utilisation. La rapporteure publique devrait également suggérer au juge de condamner l’Etat à réparer le préjudice moral des associations requérantes à hauteur d’un euro, tout en demandant au gouvernement de faire cesser l’aggravation du préjudice écologique.
Un objectif de réduction des pesticides de 50% d’ici 2025
Les pesticides chimiques sont "les principaux responsables de l’effondrement de la biodiversité", insiste Cécile Barbière, porte-parole de l’association Pollinis, une des cinq associations à l’origine du recours. Les promesses du gouvernement sur le sujet ne datent pas d’hier. En 2008, le gouvernement s’était engagé à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides en dix ans, en lien avec le Grenelle de l’environnement. Depuis, cet objectif a été repoussé à 2025.
Aujourd’hui, ce chiffre est loin d’être atteint. Après une diminution entre 2018 et 2019, les ventes de pesticides sont reparties à la hausse l’année suivante. Pour y remédier, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé en février l’arrivée d’un plan "Ecophyto 2030" dont les mesures seront présentées dans l’été.
publié le 1 juin à 12h26, Orange avec 6Medias