"Je suis mort ce jour-là" : Théo Luhaka revient sur l'interpellation qui a détruit sa vie
© Capture d'écran BFMTV
Le procès de l’affaire Théo s’ouvre ce mardi 9 janvier, jour du 28e anniversaire du jeune homme, qui restera handicapé à vie après son interpellation violente par quatre policiers il y a sept ans.
En 2017, à Aulnay-sous-Bois, trois policiers interviennent dans le quartier de la Rose-des-Vents pour contrôler plusieurs jeunes individus, qui se trouvent à proximité d’un point de deal. La situation dégénère rapidement et Théo Luhaka s’interpose. Il est alors violemment interpellé, frappé, et reçoit un coup de matraque télescopique dans le rectum. Il en ressort grièvement blessé et handicapé à vie. "Je suis mort ce jour-là", confie-t-il sept ans après les faits, au Parisien, alors que s’ouvre le procès des trois policiers ce mardi 9 janvier.
L’affaire Théo revient au premier plan mais le jeune homme, qui aura 28 ans ce mardi, n’espère plus grand-chose de la justice. "Même après le procès, qu’ils s’en sortent libres ou détenus, ils m’auront toujours violé", explique Théo, qui se dit malgré tout "inquiet" de l’issue judiciaire. "Si malgré tout on trouve des excuses à ces individus, alors là, il y aura un problème. Je suis quand même inquiet que le quatrième policier présent pendant les faits ait eu un non-lieu. C’est peut-être un début de réponse de la justice."
"Je ne veux pas faire le procès de la police"
Après le drame, Théo et sa famille ont quitté le quartier où ils habitaient à l’époque. C’était devenu "trop étouffant" pour celui pour qui le rêve de devenir footballeur professionnel s’est envolé. "Je ne supportais plus l’image que je renvoyais, faite de peine et non de bonheur. C’était Théo violé par la police et non Théo, le Ballon d’or. Depuis sept ans, je reste chez moi", confie-t-il encore au Parisien.
S’il tient quatre policiers responsables de son état de santé aujourd’hui, Théo Luhaka insiste bien sur une chose : "Je ne veux pas faire le procès de la police. Il y a sept ans, ce ne sont pas des policiers normaux auxquels j’ai eu affaire. (…) La vraie police, tu la voyais tous les jours, elle n’était pas comme ça. Elle savait qui j’étais."
publié le 8 janvier à 13h33, Maeliss Innocenti, 6Medias