France

Interdit en Espagne, un spectacle de "toreros nains" se produit en France et fait polémique

Jeudi 3 août, une troupe de "toreros nains" s'est produite à Téthieu, dans les Landes. Un spectacle qui n'a pas plu à l’Association française des personnes de petite taille, qui a jugé cela "contre-productif".

Si la tauromachie avait déjà le don d’agacer les associations de protection animale, l’une de ses déclinaisons ne vient rien arranger. Jeudi 3 août, dans le Sud-Ouest, une troupe espagnole de nains-toreros a donné une représentation à Téthieu, dans les Landes, rapporte Ouest-France. Un show qui n’est que comédie, précise le quotidien régional, et pendant lequel les animaux ne sont à aucun moment maltraités.

Alors que cela n’a rien d’une corrida classique, ce ne sont pas les défenseurs des animaux qui sont montés au créneau, mais bien l’Association française des personnes de petite taille. Pour sa présidente, Violette Viannay, ces divertissements sont "contre-productifs" pour l’image des personnes atteintes de nanisme. Elle rappelle qu’il s’agit d’"une condition qui résulte de maladies rares" et qui "engendre parfois des problèmes de santé importants". Un avis partagé par Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, qui indique que "considérer le nanisme comme une source de divertissement pose problème", rapporte Ouest-France.

"On aime ce qu'on fait"

Les artistes, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. "À aucun moment, on ne nous a demandé notre avis, personne ne nous a proposé de nous mettre autour de la table pour en discuter. Nous, on aime ce qu’on fait, c’est notre travail", martèle Paúl Nuñoz, l’un des toreros de la troupe Diversiones en el ruedo. "Ce sont des toreros, des gens qui s’entraînent, des sportifs, qui ont conçu un spectacle pour divertir", ajoute Jonathan Dufort, président du comité des fêtes de la commune de Téthieu.

Mais si cette troupe espagnole s’est produite en France, c’est également car l’activité est interdite par la loi, depuis fin avril, en Espagne. Une décision vivement critiquée par Daniel Calderon, chef de Diversiones en el ruedo, qui considère que cette loi "se fonde sur un prétexte, utilisé par des gens qui n’aiment juste pas la tauromachie".

publié le 4 août à 14h20, Théo Rampazzo, 6Medias

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