Il perd son habilitation “Secret défense” à cause d’une relation extraconjugale
© Sylvain Lefevre/ABACAPRESS.COM - Le conseiller était affecté à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).
Un ex-conseiller du ministère de l’Intérieur a perdu son habilitation “Secret défense”, à cause d’une relation extraconjugale qu’il n’était pas prêt à assumer devant ses proches, relate Actu.fr.
Un ancien conseiller en stratégie de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a été débouté par la cour administrative d’appel de Paris. Il réclamait quelque 220 000 euros de dédommagements à l’État qui lui a retiré son habilitation “Secret défense”, en avril 2020. Et ce, à cause d’une relation extraconjugale, explique Actu.fr. Le conseiller n’était pas prêt à assumer celle-ci, ce qui le rendait “vulnérable aux pressions ou au chantage de la part d’une puissance étrangère” ont estimé les juges. Dans leur viseur : la Chine. En 2022, la Lettre A publiait un article dans lequel elle évoquait le “tropisme jugé sans équivoque pour la Chine et Huawei” du conseiller.
Et ce, sachant que l’entreprise chinoise est l’un des leaders mondiaux des antennes 5G et que sa liaison avait pour fond le contexte ultrasensible de la loi anti-Huawei. Les juges ont également expliqué que le requérant s’était “exposé (…) de manière trop risquée vis-à-vis d’une puissance étrangère”, alors qu’il “détenait des documents protégés par le secret de la défense nationale dont il n’avait pas besoin”, “sans en tenir suffisamment informée sa hiérarchie”.
Absence de comptes-rendus écrits
Qui plus est, le conseiller avait effectué un voyage en Chine, en 2017. A cette occasion, il avait été invité à visiter des installations de Huawei. Et l’année suivante, il s’était entretenu avec deux membres de l’ambassade de Chine à Paris. Deux rencontres qui n’ont pas été suivies de comptes-rendus écrits, selon le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale.
Le requérant était entré au sein du SGDSN en 2009 en qualité d’agent contractuel. Il avait une mission de conseiller au sein du service rattaché au Premier ministre. En appel, il se plaignait d’avoir été licencié “sans préavis ni indemnité”, à la suite d’une “procédure irrégulière”. Il estimait que sa nouvelle affectation était une “sanction déguisée” pouvant être censurée par la justice administrative.
publié le 20 mars à 08h45, Cathy Gerig, Medias