"Il n'a pas été pris en charge" : la colère de la mère de Lucas, mort aux urgences de Hyères
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Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023, Lucas, 25 ans est décédé aux urgences de Hyères avant d'avoir pu être pris en charge. Trois mois après le drame, sa mère ne décolère pas.
Une mère en colère. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre dernier, la vie de Corinne Godefroy basculait après la mort de son fils Lucas aux urgences de Hyères (Var) alors qu'il n'avait que 25 ans. Trois mois après le drame, la mère de famille est revenue sur ce funeste événement au micro de BFMTV, samedi 13 janvier : "On ne sait pas quelle aurait pu être l'issue de ce qu'il s'est passé, mais le problème est qu'il n'a pas été pris en charge", a-t-elle ainsi déploré.
Arrivé aux urgences de l'hôpital à 15h50, Lucas n'avait pu voir un médecin qu'à 20 heures. "Le médecin l'a ausculté rapidement, lui a posé deux questions et lui a dit d'attendre le résultat de la prise de sang. Elle a été effectuée à 18h20 mas n'est arrivée au laboratoire qu'à 20h25", indique celle qui n'a pas pu pénétrer dans les urgences avec son fils. Après un malaise en début de soirée et alors que "les infirmières passaient devant lui sans rien faire", Lucas est finalement transporté en salle de déchoquage puis de réanimation après que son voisin de brancard a donné l'alerte. Il décédera finalement dans la nuit d'un infection méningocoque.
Des urgences saturées
Si aujourd'hui Corinne Godefroy entend bien obtenir des réponses de la part du centre hospitalier, la mère de famille s'est aussi dit reconnaissante envers le voisin de brancard de son fils qui, "extrêmement choqué" par ce qu'il s'est passé, a déjà "écrit six lettres recommandées, dont une a ministre de la Santé, pour décrire l'horreur de ce qu'il a vu dans ces urgences et dire qu'il attendait des réponses", explique-t-elle.
De son côté, l'hôpital a tenu à apporter des premiers éléments de réponse, estimant que son personnel "était débordé, en surtension, qu'il n'y avait pas de médecin, de matériel ou de budget". "C'est certainement vrai si Lucas est resté dix heures sur brancard (…) Il existait peut-être une désorganisation, mais des gens l'ont vu et prenaient régulièrement ses constantes. Personne ne s'est alertée", fustige-t-elle, estimant que Lucas était "à l'endroit où on devait le prendre en charge, le soigner, s'occuper de lui". "Je pense que la situation des soignants est difficile, mais est-ce que ça retire de l'humanité ? Il n'y a plus rien d'urgent dans les urgences. Ça ne veut plus dire ça aujourd'hui", a-t-elle conclu.
publié le 14 janvier à 17h30, Kévin Comby, 6Medias