"Il a la haine de cette idéologie islamiste" : le trouble passé d'Armand R. le suspect de l'attaque de Paris
© Paoloni Jeremy/ABACA
Armand R., l'auteur présumé de l'attaque mortelle de Paris a été placé en garde à vue. Emprisonné durant quatre ans après avoir voulu rejoindre les rangs de l'État islamique, ses proches le pensaient éloigné de l'islam radical.
Samedi 2 décembre, une attaque au couteau et au marteau s'est produite dans le XV et le XVIe arrondissements de la capitale. Au cri d'"Allah Akbar", le suspect, Armand R., interpellé sur place, est un jeune homme franco-iranien fiché S né en 1997 et connu des services de police. Incarcéré entre juillet 2016 et mars 2020 après avoir envisagé de rejoindre les rangs de l'État islamique (EI), Armand R. s'était dit "choqué" par l'assassinat de Samuel Paty et être devenu "anti-islamistes radicaux", alors même qu'il avait échangé par messages privés avec l'assaillant, révèle Le Parisien.
À l'époque, craignant que cette correspondance soit jugée compromettante, le principal suspect de l'attaque de Paris avait affirmé aux services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), "traquer les prêcheurs de haine sur Internet" et ceux qui "crient à l'islamophobie".
Des troubles psychiatriques
Placé sous contrôle judiciaire à sa sortie de prison, Armand R. souffre de problèmes psychiatriques et bénéficiait donc d'un suivi médical. "Pendant l'isolement en prison, j'ai pu lire des livres qui m'ont ouvert l'esprit et j'ai douté de Dieu et réfléchi à ce qu'on me disait de faire ou de ne pas faire", avait-il indiqué lors de sa garde à vue en octobre 2020, tout en rappelant qu'il avait dû prendre un traitement qu'il prend toujours. "Je suis bien entouré de psychologues, éducateurs, médiateurs, conseillers de probation et d'insertion", avait-il poursuivi.
Avant son passage à l'acte ce samedi 2 décembre au soir, ses proches, dont sa mère, étaient certains de sa repentance. "Il a pris le bon chemin. Il a mûri depuis sa détention, il est plus affectueux qu'avant", avait-elle indiqué à la DGSI. Et de poursuivre : "Il se sent surtout 100 % Français, il en est sorti avec un amour pour la France (…) Il a la haine de cette idéologie islamiste (…) Il me dit souvent que si les musulmans ne sont pas contents vis-à-vis de la façon dont ils peuvent vivre leur religion en France, ils n'ont qu'à aller dans des pays musulmans." Reste désormais aux enquêteurs en charge de l'affaire de faire la lumière sur les véritables intentions d'Armand R. dans cette attaque.
publié le 3 décembre à 16h55, Kévin Comby, 6Medias