France

Huit commerciaux dans le viseur de la justice pour escroquerie MaPrimeRénov’

© Matarezo/ANDBZ/ABACAPRESS.COM

Huit commerciaux ont réussi à détourner près de 27 millions d’euros auprès de plus de 380 victimes, selon une enquête de la section de recherches de Versailles. Les gendarmes de cette unité ont mené une enquête minutieuse pendant plus de quatre ans.

L'affaire a débuté en septembre 2020 avec la mise en examen d’un Franco-Israélien de 36 ans, déjà connu de la justice pour escroquerie. Les enquêteurs savaient que des millions d’euros avaient été blanchis par cet homme, mais ne connaissaient ni le mode de fonctionnement de cette escroquerie ni l’identité de ses complices. Après plus de quatre années d’enquête, ils ont réussi à identifier huit commerciaux qui avaient détourné plus de 27 millions d’euros, dont 13 millions auraient été blanchis, rapporte Le Parisien.

380 victimes ont été retrouvées à travers la France. Celles-ci ont contracté des prêts qu’elles n’arrivent pas à rembourser et certaines ont même dû vendre leur maison à cause de cette promesse de travaux énergétiques avec aide de l’État. Les profils visés étaient des personnes âgées ou de jeunes couples, avec des moyens limités et vivant dans des zones où le mercure peut descendre très bas en hiver, comme le Nord, le Grand-Est ou l’Île-de-France, entre 2019 et 2021.

Quel mode opératoire ?

Les commerciaux se rendaient au domicile de leurs victimes, en se présentant sous une fausse identité, et en leur vantant les mérites de travaux énergétiques. Quand la question du prix de ces travaux était abordée, ils rassuraient leurs interlocuteurs avec "MaPrimeRénov’", cette aide financière de l’État pour ce type de travaux. "Au mieux, les papiers étaient mal remplis, au pire, les aides promises étaient fantaisistes", observe la section de recherches de Versailles. "MaPrimeRénov’ était, pour eux, devenu un mot magique."

Une fois la signature obtenue, les travaux étaient effectués parfois dès le lendemain, sans respecter le délai de rétractation. De plus, les victimes de cette arnaque étaient incitées à souscrire des crédits "affectés", c’est-à-dire que l’argent était versé directement aux entreprises mandatées pour les travaux.

Les huit escrocs ont été retrouvés et entendus en audition libre ou sous le régime de la garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Versailles.

publié le 7 décembre à 16h03, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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