Hôpital : un rapport inquiétant concernant les violences sexuelles et sexistes chez les infirmières
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Selon un rapport réalisé par l’Ordre national des infirmiers, 49% des soignants ont déclaré avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles dans l’exercice de leur fonction. Tous les milieux de la profession sont concernés.
Dans un rapport que BFMTV a pu consulter, l’Ordre national des infirmiers s’inquiète de la "prévalence effrayante des violences sexistes et sexuelles contre les infirmières". En effet, selon leur enquête menée auprès de 22 000 professionnels, 49% de ces soignants ont déclaré avoir été victimes de ces mots, gestes ou agressions, dans l’exercice de leur métier, a rapporté BFMTV, mercredi 11 décembre.
"Parmi toutes mes consœurs, chacune a eu à un moment de sa vie une période où elle a subi ce genre de remarques sexistes, voire d'attitudes déplacées", a expliqué Sylvaine Mazière-Tauran, présidente du Conseil national de l'Ordre des infirmiers. 39% ont fait l’objet de "réflexions inappropriées ou dégradantes du fait de leur genre" et 21% ont subi "des outrages sexistes". Pour les cas les plus graves, 4% ont subi des agressions sexuelles et 0,13% ont été victimes de viols. "Tous les milieux de la profession sont touchés : établissements hospitaliers publics ou privés, professionnels libéraux, santé au travail, santé scolaire", a ajouté la présidente.
Des violences avant l’entrée dans la vie active
Un point qui inquiète aussi l’Ordre des infirmiers est que le début des violences s’effectue parfois avant même l’entrée dans la vie active. "Près d'une infirmière ou d'un infirmier sur quatre déclare avoir été victime de violences sexistes ou sexuelles dès sa formation initiale", peut-on lire dans le rapport. "Lorsqu'ils sont victimes de ces violences, les infirmiers sont contraints à poursuivre leurs soins, il faut obtenir notamment dans le cadre du code de déontologie que l'infirmier libéral puisse avoir un droit de retrait lorsqu'il est victime de ce type de violences qui sont inacceptables", a estimé la présidente. Cette proposition, ainsi qu’un dépôt de plainte au sein des établissements de santé, a été déposée mercredi 11 décembre sur le bureau du ministère de la Santé.
Il y a quelques jours, c’est une quête de l’Ordre des médecins qui mettait en évidence les violences sexistes et sexuelles dont étaient victimes de nombreux médecins.
publié le 11 décembre à 16h49, Lilian Moy, 6Medias