France

Hommage national à Robert Badinter : Emmanuel Macron demande son entrée au Panthéon

Mercredi 14 février, un hommage national était organisé place Vendôme, en mémoire de l’ancien ministre de la Justice et père de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter. Emmanuel Macron a tenu un éloge funèbre avant d'annoncer sa volonté de faire entrer Robert Badinter au Panthéon.

Jour d’hommage national en France. Mercredi 14 février à midi, devant le ministère de la Justice situé place Vendôme à Paris, Emmanuel Macron a salué la mémoire de Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et instigateur de l’abolition de la peine de mort en 1981, décédé dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février à l’âge de 95 ans.

"Robert Badinter c’est la Justice c’est pour ça que nous sommes ici, devant le ministère qu’il a occupé. C’est au nom de la justice qu’il a contribué à l’abolition de la peine de mort", avait déclaré avant l'hommage l’ancien président de la République, François Hollande, arrivé sur les lieux. De son côté, Gérard Larcher, président du Sénat, avait tenu à rappeler le dernier discours de Robert Badinter au Sénat : "Le Parlement n’est pas là uniquement pour exprimer les passions de l’opinion, disait-il, mais quelque part pour éclairer l’avenir. Je crois que c’est une leçon pour les parlementaires que nous sommes".

À son arrivée, Emmanuel Macron a d’abord salué les proches de l’ex ministre de la Justice, alors que le cercueil de Robert Badinter a été exposé place Vendôme, sous le son des applaudissements de la foule et de la marche funèbre jouée au tambour. Des images retraçant la vie de Robert Badinter ont été diffusées, accompagnées de la Symphonie n°7 de Beethoven. Gabriel Attal, Rachida Dati, Éric Dupond-Moretti, Frank Riester et les autres membres du gouvernement, arrivés sur place, se tenaient auprès d'Élisabeth Badinter, de la famille et des proches de Robert Badinter.

Robert Badinter, l'homme qui a "pulvérisé la peine de mort"

À 12h20, le président de la République a débuté son éloge funèbre. "Le sang sur la lame, la tête coupée d'un homme, une vie fauchée. Ce spectacle morbide, Robert Badinter y assista à l’aube, le 28 novembre 1972, dans la cour de la prison de la Santé. Avant, il y avait eu la plaidoirie désespérée pour sauver son client, Roger Bontemps, coupable mais qui n'avait pas tué", a-t-il déclaré en ouverture de son discours.

Après quoi, Emmanuel Macron s’est exprimé sur "la plaidoirie de Robert Badinter devant l’Assemblée" en septembre 1981, lorsqu’il avait "pulvérisé la peine de mort". Et d’ajouter : "Robert Badinter avait gagné son plus grand procès. Victor Hugo avait écrit Quatre-vingt treize, Robert Badinter venait de tracer Quatre-vingt un dans l'histoire de l’abolition".

Robert Badinter bientôt panthéonisé

Au terme de son discours, le chef de l’État a annoncé, sous les applaudissements, que Robert Badinter devra être transféré au Panthéon. "Alors s'ouvre le temps de la reconnaissance de la nation, aussi votre nom devra s'inscrire avec ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France et vous attendent au Panthéon", a ainsi indiqué Emmanuel Macron, avant de se recueillir devant le cercueil et que la Marseillaise soit entonnée par le choeur de l'armée française. La cérémonie a pris fin et le cercueil de Robert Badinter a été transporté à l’intérieur du ministère de la Justice. L'ancien garde des Sceaux sera inhumé au cimetière de Bagneux.

Si les membres du gouvernement ainsi que de nombreux élus étaient attendus, aucun représentant du Rassemblement national n'était présent, à la demande d’Élisabeth Badinter. La France insoumise, également reléguée aux ban des indésirables, a tout de même participé à l’évènement, représentée par Éric Coquerel, président de la Commission des Finances, et Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée nationale.

publié le 14 février à 12h40, Théo Rampazzo, 6Medias

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