Hérault : prise illégale d’intérêt, recel… le maire d’Agde et une voyante déférés au tribunal de Béziers
© Pixabay (Photo d'illustration)
Gilles d’Ettore a été arrêté et placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire, notamment ouverte pour "prise illégale d’intérêts et recel", révèle "Midi Libre". Une voyante avec qui il était en relation a également été interpellée. Tous deux vont être présentés à la justice jeudi 21 mars et pourraient être mis en examen.
Une arrestation que la boule de cristal n’a pas anticipée. Dans la matinée du mardi 19 mars, des enquêteurs de la police judiciaire de Montpellier ont perquisitionné la mairie d’Agde et arrêté son maire, Gilles d’Ettore, rapporte Midi Libre. L’édile, interpellé à son domicile, a été placé en garde à vue en compagnie d’une "femme de son entourage exerçant une activité de voyante", qui se trouvait également chez elle au moment de son arrestation, précise BFMTV. L’élu et cette mère de famille ont été déférés ce jeudi 21 mars au tribunal judiciaire de Béziers, après avoir passé 48 heures en garde à vue au sein de la brigade criminelle financière de la police judiciaire de l’Hérault. Toujours présumés innocents, comme l’a rappelé mercredi le procureur de la République de Béziers, les deux suspects pourraient être mis en examen à l'issue de la procédure.
Selon les informations du quotidien régional, cette opération s’inscrit dans la continuité d’une information judiciaire visant Gilles d’Ettore, ouverte par le parquet de Béziers il y a plusieurs mois. Une source affirme que cette enquête serait en lien avec une série d’infractions économiques et financières présumées, dont des chefs de "prise illégale d’intérêts et recel" correspondant à "plusieurs dizaines de milliers d’euros", précise Midi Libre.
"Des instructions venues de l'au-delà"
Les enquêteurs se penchent également sur les contours de la relation entre l'édile et la voyante. "Elle appelait à tout moment, il décrochait et l’écoutait"=1em, a confié un témoin travaillant en mairie, où les coups de fil de cette mère de famille quadragénaire se multipliaient. D'après une source policière, la voyante "travestissait sa voix pour se faire passer pour une entité surnaturelle, et que le maire obtempérait à des instructions venues de l’au-delà". Récemment mariée, elle n'aurait eu aucun frais à dépenser pour l'événement, qui se chiffrerait à "plusieurs dizaines de milliers d'euros". Les autorités cherchent à savoir si les dépenses auraient été effectuées à titre privé ou avec de l'argent public.
Un prochain communiqué jeudi
Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers, s'est exprimé sur l'affaire. Il a indiqué que ces enquêtes étaient "diligentées sous l'autorité du juge d'instruction par le commissariat de police d'Agde et la brigade de la criminalité financière du service interdépartemental de la police judiciaire de l’Hérault", souligne BFMTV. Midi Libre ajoute que le personnel municipal a été auditionné durant la journée de mardi, au sein des commissariats de Béziers et d’Agde. "Le parquet ne communiquera pas davantage tant que les gardes à vue et les éventuelles présentations devant le magistrat instructeur ne sont pas terminées", a ajouté Raphaël Balland, annonçant qu’un prochain communiqué interviendrait "au plus tard dans l'après-midi du 21 mars", détaille France 3 Occitane.
publié le 20 mars à 16h55, Théo Rampazzo, 6Medias