Réforme des retraites : moins de perturbations pour le 3e jour de mobilisation

Réforme des retraites : moins de perturbations pour le 3e jour de mobilisation©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

publié le mardi 07 février 2023 à 11h54

Nouveau round de contestation contre la réforme des retraites, mais les mobilisations pourraient marquer le pas par rapport aux deux précédentes journées nationales d'action. 


Les syndicats organisent mardi 7 février une troisième mobilisation contre la réforme des retraites, maintenant la pression sur l'exécutif, mais aussi les députés qui viennent d'ouvrir les hostilités dans l'hémicycle. Mais les perturbations sont moins importantes que lors des deux précédentes journées nationales d'action, les grèves ayant notamment moins d'impact dans les transports.

On fait le point.




 • EDUCATION

Cette nouvelle journée de mobilisation se traduit par un taux d'enseignants grévistes de 14,17%, dont 14,60% dans le primaire et 13,75% dans le secondaire (collèges et lycées), avec 8 académies déjà en vacances, selon le ministère de l'Education nationale. Ces chiffres ne prennent pas en considération la zone A, déjà en vacances scolaires. Cette zone, la première en congés dans le calendrier scolaire, comprend les académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers.

Pour cette troisième journée de mobilisation, les syndicats enseignants n'ont pas donné à ce stade de chiffres de mobilisation des enseignants, estimant difficile de "comparer des choses qui ne sont pas comparables", explique le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. 

Le 31 janvier, lors de la deuxième journée de mobilisation, le taux d'enseignants grévistes avait été de 25,92%, dont 26,65% dans le primaire et 25,22% dans les collèges et lycées, selon le ministère, bien en-deçà des chiffres des syndicats, qui avaient comptabilisé beaucoup plus de grévistes, au moins 50% parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. Le taux de grévistes le plus élevé pour les enseignants avait été enregistré le 19 janvier, lors de la première journée d'action, avec 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire, selon le ministère. A cette date, les syndicats avaient eux recensé jusqu'à 70% d'enseignants grévistes dans le primaire et 65% dans les collèges et lycées.

Aux université de Rennes-2 et Jean-Jaurès à Toulouse, des étudiants ont voté le blocage lundi.

• TRANSPORTS 

Le trafic était encore une fois très perturbé à la SNCF mardi, mais moins que lors des deux journées d'action précédentes. SNCF Voyageurs a annulé 1 TGV sur 2 en moyenne, la quasi-totalité des Intercités et 7 TER sur 10. La situation était une fois de plus contrastée dans la région parisienne, avec entre un tiers et une moitié des trains sur la plupart des lignes et une situation très difficile sur le RER D.

Le syndicat SUD-Rail a annoncé à la mi-journée 35% de grévistes à la SNCF, dont 50% chez les conducteurs.

Le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, a estimé mardi matin sur franceinfo qu'il souhaitait "augmenter le niveau de mobilisation" contre la réforme. "Si on en reste à des journées comme celles-là, on en fait encore trois ou quatre, le gouvernement passe son projet", a-t-il mis en garde, alors que les syndicats de cheminots doivent selon lui se réunir "probablement en fin de semaine".

Les syndicats de cheminots n'ont pas appelé à la grève pour la quatrième journée d'action nationale samedi, premier jour des vacances pour la zone B (Aix-Marseille et un grand arc de la Bretagne à l'Alsace sauf l'Île-de-France), mais la CGT Cheminots et SUD Rail veulent prolonger la grève ce mercredi.

Les perturbations étaient également importantes sur le réseau parisien RATP mardi, mais la régie n'a entièrement fermé aucune ligne de métro. Les lignes 8 et 13 étaient les plus touchées, ouvertes uniquement à des heures de pointe élargies sur une partie de leur parcours, tandis que les lignes 1 et 14, automatisées, ainsi que la petites ligne 3bis, fonctionnaient normalement. Les autres lignes devaient être en général ouvertes sur des plages horaires plus ou moins importantes le matin et l'après-midi. 

Les bus de la RATP étaient peu touchés et les tramways pas du tout.

Des perturbations devaient affecter mardi de nombreux autres réseaux régionaux.

• ENERGIE

La mobilisation restait forte dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies qui comptaient selon la CGT de 75 à 100% de grévistes. La direction du groupe estime pour sa part que le taux de grévistes s'élevait à 56% contre 55% le 31 janvier et 65% le 19.

"Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour", a confirmé la direction, les grévistes utilisant des modalités d'action similaires à celles des précédentes journées. "Il n'y a pas de manque de carburants" dans les stations-service du groupe, a assuré la direction, comme les fois précédentes. "Les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau satisfaisant".

Côté électricité, les grévistes d'EDF ont procédé entre lundi et mardi à des baisses de production d'électricité de près de 4.500 MW, l'équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires, mais sans provoquer de coupures, selon le site internet du groupe.

Plusieurs centrales électriques et nucléaires étaient touchées, avec "de forts taux de grévistes" et des "filtrages à l'entrée des sites", selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.


 

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