France

Gap : des locataires désemparés face à la hausse faramineuse des charges imposée par leur bailleur

© Aups/WIKICOMMONS

Samedi 7 septembre, une quarantaine de résidents ont manifesté leur colère devant la préfecture de Gap. Ils dénoncent une régularisation de charges imposée par leur bailleur, l'Office Public de l'habitat des Hautes-Alpes. Pour beaucoup, ce rattrapage dépasse le millier d'euros.

Les résidents ne décolèrent pas face aux sommes exorbitantes réclamées par leur bailleur, l'Office Public de l'habitat des Hautes-Alpes (OPH05), qui justifie ces régularisations par la hausse des prix de l’énergie et des contrats d’entretien. Pour certains, ce réajustement de charges a fait gonfler les sommes de façon spectaculaire, note BFMTV, jusqu'à dépasser le millier d'euros. "On m'a augmenté de 750 euros de régularisation" lance Véronique qui, en invalidité, ne pourra débourser cette somme. "En 40 ans dans mon appartement, ce n'est jamais arrivé." Même chose pour Christiane, 68 ans, retraitée de la vente en grande distribution : "C'est la première année où on me demande une telle somme: 850 euros", témoigne-t-elle, désemparée. Sa pension est inférieure au Smic. Même un échelonnement ne lui permettra pas de payer.

Vétusté des chauffages électriques

Ces régularisations sont des réajustements classiques prenant en compte la consommation réelle des locataires et les évolutions des prix des différentes charges : énergie, contrats d’entretien des bâtiments et équipements de chauffage. Mais la Confédération Nationale du Logement des Hautes-Alpes (CNL05), représentante des locataires, ne s'attendait pas à une telle explosion des tarifs, s'indigne son président, Bertrand Hérisson, sur la radio locale ram05 : "Les personnes qui ont les APL et qui bénéficient du maximum des aides sociales ont des loyers et des charges qu’ils arrivent, parfois, à supporter. Mais pas cette fois-ci. Et les personnes qui sont au RSA et qui se retrouvent avec 400 ou 500 euros de charges à payer, ils les sortent comment ?" alerte-t-il.

Devant la préfecture, les locataires dénoncent la vétusté des chauffages électriques, responsables d'une consommation excessive pour une grande partie du parc locatif public. "Nous avons de vieux radiateurs, de véritables 'grilles-pain' qui peuvent dater de la construction des HLM, comme chez moi, en 1983," témoigne Agathe, 75 ans.

Devant de telles augmentations, certains locataires, particulièrement les plus jeunes, tentent de limiter au maximum leur consommation, ajoutant de la précarité à la précarité.

publié le 8 septembre à 14h31, Sabrina Guintini, 6medias

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