France

Forte demande, manque de moyens : les Restos du Cœur contraints de refuser des familles à peine leur campagne d’hiver lancée

À Mérignac, en Gironde, une cinquantaine de familles se sont vu refuser leur réinscription aux Restos du Cœur. L'association, qui manque de moyens, a aussi dû réduire la taille de ses paniers repas, rapportent France 3 et RTL. Et ce, alors qu’elle entame sa campagne d’hiver.

La campagne d'hiver des Restos du Cœur débute, et l'association se voit déjà contrainte de refuser des familles. "Nous avons été contraints, au niveau national, de restreindre l’accès à l’aide alimentaire, à cause de l’inflation et de la baisse des dons", explique Pierre Chapuy, co-responsable des Restos du Cœur de Mérignac (Gironde), à France 3, mardi 21 novembre. Les bénéficiaires touchant plus de 667 euros par mois se voient, pour la plupart, refuser l'accès aux repas de l'association, qui tente malgré tout de ne pas fermer ses portes à ceux qui en ont besoin.

Dans un contexte d'inflation et de grande précarité des ménages, l'organisation caritative est fragilisée par sa propre situation financière, qui l'avait déjà contrainte à lancer un appel aux dons en septembre dernier. "C'est la première fois que nous sommes amenés à prendre des mesures de restrictions", déplore auprès de RTL Yves Mérillon, responsable du pôle communication des Restos du Cœur. En cause également, le nombre grandissant de personnes sollicitant l'association. Elles étaient 1,3 million en 2022, soit 200 000 de plus que l'année précédente, note France 3.

Des paniers réduits d'un tiers

Les Restos du Cœur ont pourtant activé plusieurs leviers, demandant notamment l'aide des pouvoirs publics et réclamant des partenariats avec les grandes surfaces. Deux solutions peu fructueuses jusqu'ici. À Mérignac, une cinquantaine de familles ont vu leur réinscription refusée. Les 750 familles toujours aidées par l'association doivent quant à elle se contenter de paniers diminués d'un tiers. "Le lait, par exemple, faisait partie des produits classiques. Il est à présent classé dans les produits complémentaires", note Francis Castebrunet, co-responsable des Restos du Cœur de Mérignac.

D'autres produits sont concernés. Parmi eux : la confiture, l'huile, la farine, le sucre ou encore le beurre. Des restrictions qui exposent les bénévoles au mécontentement des bénéficiaires. La situation, humainement, est également difficile à tenir. "Aujourd'hui, l'affluence record que nous avons dans les centres nous empêche de faire (notre) travail correctement", regrette Yves Mérillon.

publié le 21 novembre à 14h15, Emmanuel Davila, 6Medias

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