Finistère : à 92 ans, elle passe 29 heures sur un brancard aux urgences
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Durant l’été, de nombreuses personnes âgées ont passé plusieurs heures sur des brancards avant d’être soignées aux urgences de Brest (Finistère). Une dame de 92 ans a notamment passé 29 heures sur un brancard.
Une durée interminable pour une personne âgée. "Madame K…, 92 ans, a passé 29 heures sur un brancard le 27 juillet", est-il inscrit sur une affiche à l’entrée des urgences de Brest (Finistère), a rapporté Charente Libre, jeudi 22 août. Plusieurs patients âgés ont subi le même sort durant l’été. Cette situation "irrespectueuse" et "dangereuse" est dénoncée par le personnel de l’établissement.
"Je savais que l’hôpital public était malade, mais pas à ce point-là. Ça fait peur !", a affirmé une fonctionnaire, qui a passé 13 heures aux urgences de Brest, accompagnant sa mère septuagénaire, victime d’une chute avec perte de connaissance. "Je suis venue soigner ma mère. Je repars blessée", a-t-elle expliqué dans un message écrit envoyé aux élus et à la direction de l’hôpital.
Une "médecine de guerre"
Elle a également décrit une "médecine de guerre". Les personnes âgées "appelaient mais n’avaient pas forcément de réponse car le personnel était débordé. C’est indécent", a ajouté la quinquagénaire. Selon la direction, 71 patients de plus de 75 ans ont passé plus de 23 heures aux urgences entre le 10 juillet et le 7 août. Le "record" est détenu par une dame de 78 ans qui a passé 34 heures sur un brancard le 17 juillet dernier. "On espère que la direction va prendre la mesure de la situation rapidement", a raconté Thomas Bourhis, secrétaire de la CGT.
"On est tous dans la même galère et la même désorganisation d’un service par défaut de moyens et de lits", a détaillé une médecin urgentiste et membre du syndicat SAMU-Urgences de France. "Les conditions d’accueil de nos patients ne sont pas bonnes, ce n’est pas respectueux. On a l’impression de ne pas bien faire notre métier". Malgré cela, la direction de l’établissement souligne ses “efforts soutenus” pour améliorer la situation, notamment l’embauche d’infirmiers ou l’ouverture de nouveaux lits.
publié le 24 août à 12h20, Lilian Moy, 6Medias