France

Figure de la résistance, Madeleine Riffaud victime d'abus de confiance par son aide à domicile

L'aide à domicile de Madeleine Riffaud, ancienne figure de la résistance, aurait abusé de son état de santé en lui détournant près de 140 000 euros. Elle a été placée sous contrôle judiciaire, rapporte franceinfo.

Elle n'avait que 19 ans en 1944 lorsqu'elle a abattu un militaire allemand de deux balles dans la tête à Paris. Aujourd'hui atteinte de cécité, l'ancienne résistante Madeleine Riffaud, alias Rainer, qui bénéficiait d'une aide à domicile, a été victime de cette dernière. Comme l'a rapporté Franceinfo, mercredi 25 octobre, l'aidante de la nonagénaire est accusée de lui avoir soutiré plus de 140 000 euros à des fins personnelles. C'est une amie de Madeleine Riffaud qui avait déposé plainte le 7 février, permettant ainsi l'ouverture d'une enquête préliminaire, précise le parquet de Paris.

Des dépenses injustifiées et incohérentes

À la lecture d'un relevé de compte de Madeleine Riffaud, les enquêteurs ont pu relever "des dépenses injustifiées et incohérentes avec le mode de vie de la victime". Aveugle et alitée depuis près de 12 ans, l'ancienne journaliste de guerre et poète vivrait modestement selon les déclarations de plusieurs de ses proches. Les investigations menées par les enquêteurs ont permis de repérer sur les relevés bancaires des "dépenses hallucinantes". Notes au restaurant, coiffeur, esthéticienne, boutique de vêtements, et même croquettes pour chats, autant de dépenses qui ne correspondent pas au train de vie de l'ancienne résistante. Les factures des prestations de l'aidante âgée de 66 ans auraient également été gonflées sur la période de 2015 à 2021.

Placée en garde à vue, l'ancienne aide à domicile a depuis été présentée à un magistrat du parquet pour un jugement en correctionnelle le 19 décembre prochain à Paris. Placée sous contrôle judiciaire, elle a depuis l'interdiction de rentrer en contact avec Madeleine Riffaud. Accusée "d'abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime", cette dernière encourt une peine de sept d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende.

publié le 27 octobre à 09h25, Kévin Comby, 6Medias

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