France

Fañch : le prénom traditionnel breton encore au tribunal

© Photo Pixabay - Pour la troisième fois, une famille se retrouve au tribunal à cause du prénom Fañch.

Dans un courrier reçu ce vendredi 5 janvier, la mère d’un petit Fañch est convoquée par la justice le 15 février devant un juge aux affaires familiales, “dans l’intérêt de son enfant”.

Une affaire qui n’en finit plus. Dans le Maine-et-Loire, un couple a eu la surprise ce vendredi 5 janvier de recevoir une convocation devant la justice des affaires familiales. Le motif : le prénom donné à son fils né le 26 juillet dernier à Angers (Maine-et-Loire). C’est dans un courrier que les parents ont vu le parquet d’Angers remettre en cause l’orthographe du prénom Fañch (à prononcer Fanche) avec un tilde. Diminutif de Frañsez, Fañch est l’équivalent breton du prénom français François.

Interrogés par Actu.fr, les parents n’ont pas caché leur incompréhension et leur colère : “On nous demande tout simplement de changer son prénom ? On ne va pas l’appeler par un autre prénom du jour au lendemain. Nous ne l’avons pas appelé Nutella non plus !” Originaire de Brest (Finistère), la mère veut transmettre ses origines bretonnes : “On nous convoque ainsi en justice ? Et on nous dit que nous ne prenons pas en compte l’intérêt de notre enfant, c’est extrêmement violent.”

Le tilde, non retenu par la langue française

Alors que l’article 57 du Code civil prévoit la liberté aux parents de choisir les prénoms de l’enfant, le parquet d’Angers remet en cause le tilde dans le prénom. En effet, le tilde sur le “n” ne fait pas partie des voyelles et consonnes accompagnées d’un signe diacritique précisées dans la circulaire du 23 juillet 2014. Comme le prévoit la loi, la justice ordonne “la suppression de ce prénom sur les registres de l’état civil” et l’attribution “d’un autre prénom avec l’accord des parents ou à défaut sans leur accord”. Ce n’est pas la première fois que Fañch est remis en cause pour ce tilde. Des procédures judiciaires ont déjà eu lieu en 2017 et 2019. Contacté par la famille pour trouver un avocat, Charlie Grall, président de Skoazell Vreizh ("Secours breton", une organisation humanitaire bretonne), n’a pas caché la nécessité de modifier la circulaire pour “faire cesser ces humiliations et faire tomber le mur honteux du jacobinisme”.

publié le 9 janvier à 15h14, Quentin Martins, 6Medias

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