Essonne : une entreprise ferme sans crier gare en abandonnant ses employés
© Capture d'écran Google Street View (Photo d'illustration)
À Montlhéry, les quatre salariés de l’entreprise Bonnat ont trouvé porte close à leur retour de congés, sans avoir été avertis. Une situation qui les met d'autant plus en difficulté qu'ils n'ont pas été payés lors des deux derniers mois de l'année 2023.
L’année 2024 débute de la pire des manières pour les salariés de l’entreprise Bonnat, située à Montlhéry, en Essonne. Alors qu’ils se sont présentés pour la reprise des activités, mercredi 3 janvier, quatre d’entre eux ont été surpris de trouver les portes fermées et les serrures changées, sans avoir été avertis. Rencontrés par Le Parisien, tous se disent désemparés et en colère. De leur côté, les patrons ne donnent presque aucun signe de vie.
Selon les quatre employés, des signes avant-coureurs leur avaient mis la puce à l’oreille quant à d’éventuelles difficultés à venir. D’abord, explique le quotidien francilien, l’entreprise, spécialisée dans le revêtement de sols et de murs, était en grande difficulté, n’ayant plus qu’un seul chantier, ce qui poussait les travailleurs à réaliser des tâches à même les locaux de l’entreprise pour s’occuper. Autre indice découvert par surprise en octobre, la boîte a été rachetée un mois auparavant, sans que ses salariés n’en soient avertis. Enfin, aucun d’eux n’a été payé lors des deux derniers mois de l’année 2023. Et si, comme l’écrivait Agatha Christie, trois indices font une preuve…
Un dédommagement attendu
De plus, souligne Le Parisien, les quatre collègues avaient appris que deux semaines de vacances leur avaient été accordées, à la place de la semaine habituelle. Le laps de temps nécessaire, sans doute, pour les patrons de changer les serrures et mettre les voiles. En tentant de contacter M. Ribeiro, le repreneur, les salariés se sont de nouveau heurtés à un mur. Aucune réponse, ni par téléphone ni par mail, et l’adresse déclarée est inexistante. Ils n’ont eu, pour l’heure, qu’une proposition de la part de la famille Bonnat, qui offre la possibilité de venir récupérer leurs affaires, indique le quotidien.
"Ce sont des chefs d’entreprise irresponsables. Ces gens sont en plein désarroi, certains ont des enfants. On va tâcher de les assister dans leurs démarches, même si à l’échelle de la mairie, on ne peut pas faire grand-chose", a ainsi expliqué Claude Pons, le maire de Montlhéry, auprès du Parisien. Désormais, il leur faudra passer par la case prud’hommes, afin d’obtenir un dédommagement. Mais, selon l’avocate Blandine Alexandre, la procédure risque de s’éterniser.
publié le 6 janvier à 20h15, Théo Rampazzo, 6Medias