France

Essonne : serveur d’un bar PMU, un homme de 62 ans vivait un calvaire depuis douze ans

Un bar-PMU, “Le Relais des Ulis”, a été perquisitionné aux Ulis (Essonne) il y a quinze jours. Un employé vivait dans une cave au sous-sol dans des conditions exécrables depuis des années. Des ordinateurs et une importante somme d’argent ont également été découverts.

Un bar-PMU des Ulis (Essonne) a été perquisitionné samedi 29 avril selon les informations du Parisien. Un individu, employé du bar, a été retrouvé dans la cave, où il logeait depuis des années. Cet employé, un homme de 62 ans d’origine africaine, est bien connu dans le quartier. Il ouvre le tabac le matin et sert les premiers cafés. Alors que tout le monde pensait que lle sexagénaire habitait “à l’étage” du bar, ce dernier a affirmé vivre au sous-sol depuis 2011, dans une petite cave sans fenêtre. “C’est fou ! On le croise depuis des années et pourtant on ne pouvait pas se douter de ça”, a confié un habitué du tabac. “Je suis horrifié”, a réagi Clovis Cassan, maire des Ulis, qui attend de la fermeté de la part de la justice.

Une enquête a été ouverte pour “traite d’être humain commise en échange d’une rémunération ou d’un autre avantage”, une qualification plutôt rare. Elle a été confiée au commissariat de Palaiseau. Selon une source proche du dossier, le patron du Relais des Ulis est déjà connu de la justice pour des faits de “soumission d’une personne vulnérable à du travail clandestin”, survenus il y a dix ans.

Des milliers d’euros en espèces découverts

Pour le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), auquel avait été signalé l’affaire via son Inspection du travail, le cas de cet employé semble représentatif “de la majorité des affaires” d’esclavage moderne. “Les travailleurs les plus vulnérables se retrouvent à la merci d’employeurs abusifs, dont ils dépendent pour leur nourriture, vêtements, toit, parfois leurs soins ou leurs documents d’identité”, a remarqué l’association.

Le sexagénaire, en situation irrégulière sur le territoire français, ne disposait que d’eau froide, ses affaires étaient dans des sacs plastiques et il était “très sous-payé” selon une source proche du dossier. Les enquêteurs ont aussi découvert une quinzaine d’ordinateurs et des liasses de plusieurs milliers d’euros en espèce qui pourraient servir à un système de blanchiment via les cryptomonnaies.

publié le 19 mai à 17h30, Orange avec 6Medias

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