Orange avec Media Services, publié le vendredi 26 mai 2023 à 08h41
"Tous les services de police européens ont déjà été contactés" et se tiennent prêts à intercepter le père, son complice et l'enfant s'ils se présentent aux frontières, a assuré le procureur.
S'il n'est "pas inquiet" pour la vie de la jeune fille, le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, a estimé vendredi 26 mai qu'il était "évident" que Khaled Sassi, le père d'Eya, "cherche à quitter le territoire". La fillette de 10 ans a été enlevée de force, jeudi matin, à Fontaine, en Isère.
"C'est évident, parce qu'il a la double nationalité suédoise et tunisienne", a analysé le procureur sur franceinfo.
"Suite à l'enlèvement ce matin à Fontaine de la jeune Eya par son père et un deuxième homme encagoulé, l'alerte enlèvement est déclenchée", avait-il annoncé jeudi soir dans un communiqué. Plus tôt dans la journée, il avait indiqué que la jeune fille avait été enlevée vers 8h15 pendant qu'elle marchait avec sa mère dans la rue, devant un établissement scolaire. Le père de famille "et un complice encagoulé" ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille", avait-il détaillé.
"Tous les services de police européens ont déjà été contactés" afin de mettre en place "les dispositifs utiles pour intercepter le père de famille, son complice, et la petite fille, si jamais ils se présentent à leur frontière", a expliqué Éric Vaillant vendredi.
Par ailleurs, "tous les services de police grenoblois et les membres du parquet suivent cette affaire attentivement", a assuré le procureur, qui n'est "pas inquiet" pour la vie de la jeune fille.
"Néanmoins, elle a subi des violences quand son père l'a forcée à entrer dans la voiture", a-t-il souligné.
Dans un témoignage au Dauphiné Libéré, la mère a expliqué qu'elle se rendait à pied avec sa fille à l'école après avoir trouvé un pneu de sa voiture à plat pour la deuxième fois en deux jours. Selon son récit, elles ont soudain été bloquées par un véhicule, à l'intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l'enfant.
Pendant que le conducteur l'aspergeait de gaz lacrymogène, son "ex-mari a attrapé (l'enfant) par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui", a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu'il ne l'emmène à l'étranger.
L'enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s'est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon le Dauphiné Libéré.