Émeutes : le témoignage d’Hedi, défiguré par un tir de flash-ball à Marseille
© Capture d'écran YouTube de Konbini
Blessé par un tir de LBD lors des émeutes, Hedi, qui vit à Marseille, revient sur le drame qu’il a vécu et des conséquences sur sa vie, dans un entretien à Konbini.
“Je sais que je n’aurai plus la même vie qu’avant.” Dans un entretien à Konbini, Hedi, un habitant de Marseille, a été très gravement blessé en marge des émeutes dans la nuit du 1er au 2 juillet. Le jeune homme de 22 ans a perdu une partie de son crâne. Il a indiqué avoir été roué de coups par des policiers de la cité phocéenne. “J’ai eu un trauma crânien dû à un tir de flash-ball”, confie-t-il au média.
Le Marseillais se dit “incapable” d’expliquer les agissements des forces de l’ordre. Cette nuit-là, Hedi, accompagné d’un ami, confie avoir salué des policiers. “On a vu qu’ils n’avaient pas envie de discuter avec nous. Et ensuite voilà, ça a commencé”, raconte le jeune homme. Touché par ce tir de LBD, cet employé dans l’hôtellerie-restauration explique avoir “été traîné dans un petit coin” où il a ensuite été passé à tabac.
Hedi est sorti défiguré de cette nuit du 1er au 2 juillet. “J’ai une partie du crâne en moins”, raconte-t-il. Le jeune homme a passé une nuit dans le coma, puis une semaine en réanimation et deux autres en neurochirurgie. Le Marseillais explique ressentir des migraines et avoir des difficultés à voir depuis cet accident. Il a également perdu dix kilos.
Des policiers mis en examen
Hedi se dit que sa situation n’est qu’un cauchemar. “Des fois, je me dis que je vais me réveiller. Mais je me réveille toujours avec la tête déformée”, indique le jeune homme à Konbini. “Ça reste dur à porter”, poursuit-il dans cet entretien. Mais le jeune homme ne perd pas espoir. Il “espère toujours” retrouver son visage un jour.
La question des violences policières lors des émeutes fait grand bruit à Marseille depuis plusieurs jours. Dans cette affaire, quatre policiers de la BAC ont été mis en examen la semaine dernière. L’un d’eux a été placé en détention provisoire, suscitant la colère de nombreux agents au sein de la profession.
publié le 27 juillet à 11h10, Baptiste Marin, 6Medias