France

Éducation : pourquoi le taux de réussite du brevet n'est pas révélateur du niveau des élèves ?

Depuis de nombreuses années, les recteurs d'académies ont la possibilité de gonfler les notes des élèves au brevet afin d'obtenir un taux de réussite plus flatteur, révèle Le Figaro. Mais Gabriel Attal a sonné le glas de cette pratique.

Des chiffres proches de la perfection qui cachent de grandes difficultés. Comme le décrypte Le Figaro, jeudi 21 février, les notes du brevet sont gonflées artificiellement depuis de nombreuses années, ce qui engendre un taux de réussite au-dessus des 90%, en ce qui concerne cet examen national. Cette méthodologie, méconnue des Français, est pourtant autorisée par les hautes sphères de l'Éducation nationale. En effet, les recteurs ont la possibilité d'augmenter la moyenne des élèves de leur académie, afin de gonfler les résultats des élèves au brevet.

"Les copies étaient corrigées, les notes étaient attribuées, les élèves avaient donc une moyenne et puis le recteur pouvait remonter par exemple toutes les moyennes d'un demi-point, ce qui avait pour effet, mécaniquement, d'augmenter le taux de réussite des élèves à l'examen", souligne auprès de BFMTV Édouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire. "Il n'y avait pas d'inégalité de traitement, c'est-à-dire que tous les élèves d'une académie étaient relevés à la même proportion, mais en revanche, il y avait une différence qui se créait entre la note donnée par les professeurs et la note, effectivement, attribuée à la fin, à l'élève", tient-il à préciser.

Des résultats faussés appelés à disparaître

Les résultats initiaux des élèves ont été gonflés de manière spectaculaire certaines années. En 2023, l'académie de Créteil a fait passer son taux de réussite de sa filière générale de 82,19% à 88,08% soit un écart de près de 6 points. L'académie de Nice a rehaussé ce pourcentage de 5,12 points passant le taux de réussite de 83,99% à 89,11%. Celle de Versailles a également effectué une augmentation de 5 points ou encore celle de Limoges de 4,38 points.

Mais cette pratique, qui fausse les résultats, semble révolue. Gabriel Attal, lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale, avait annoncé en décembre 2023 vouloir y mettre un terme. Un souhait qu'il a confirmé, en tant que chef du gouvernement, jeudi 14 mars, "assumant" que désormais "le taux de réussite au brevet va certainement diminuer". Réponse dès la fin du mois de juin.

publié le 22 mars à 14h01, Quentin Marchal, 6Medias

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