France

Du jamais vu, un cancer du sein reconnu comme maladie professionnelle

C’est une première. Le cancer du sein d’une infirmière a été reconnu “maladie professionnelle”, rapporte Le Parisien. Une décision qui pourrait bien faire jurisprudence.

Après des années de combat, Martine a remporté une victoire. Le cancer du sein de l’’ancienne infirmière de l’hôpital de Sarreguemines (Moselle) a été reconnu en maladie professionnelle. Une première annoncée en janvier dernier, qui pourrait faire jurisprudence, explique Le Parisien, lundi 27 mars. “Elle a le sentiment que toutes ces démarches, pendant lesquelles nous l’avons accompagnée, ont permis de soutenir la cause des salariés et des femmes en particulier. Et, d’une certaine manière, la lutte contre le cancer”, commente Brigitte Clément, secrétaire régionale de la CFDT-Mineurs. Avec l’aide d’une ex-aide-soignante mosellane, elle a soutenu un dossier juridique qui a débouché sur un rapport de médecin expert. Il y est écrit : “On peut affirmer qu’il existe un lien direct et essentiel entre le cancer du sein dont elle est victime et le travail effectué auparavant.”

Âgée de 61 ans, Martine est épuisée par la bataille qui s’est jouée. A la retraite depuis deux ans, elle a appris qu’elle était malade en 2009. Une mastectomie partielle, des séances de chimiothérapie, radiothérapie et une hormonothérapie plus tard, son combat pourrait servir à d’autres femmes. “Il importe que, désormais, le plus grand nombre de salariés et d’agents contraints au travail de nuit, aux postes ou à l’exposition de produits dangereux sachent que leur emploi est susceptible de les rendre malades”, précise Brigitte Clément, au quotidien.

Des facteurs de risque importants

Entre 1982 et 2009, Martine avait, en effet, travaillé 873 nuits d’après son dossier de reconnaissance du lien entre maladie et travail. D’abord déposé à l’hôpital de Sarreguemines, il avait ensuite été transmis à une commission de médecins et de représentants du personnel. Puis, un médecin expert l’avait consulté. Parallèlement, la CFDT-Mineurs de Lorraine avait mené une véritable enquête. Celle-ci a participé à l’idée que l’addition de paramètres avait favorisé la maladie : le travail posté, les horaires de nuit, liste le quotidien. Et d’ajouter que l’Institut national de la recherche et de la santé médicale (Inserm) insiste sur le fait que le travail de nuit augmenterait "le risque de cancer chez les femmes avant la ménopause, particulièrement chez celles avec une haute fréquence et une longue durée d’exposition”. D’autres instituts comme l’INRS et le Centre international de recherche contre le cancer rapportent des conclusions similaires.

publié le 27 mars à 11h47, Orange avec 6Medias

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