Drôme : la poignante mise en scène d'un éleveur en colère
Vendredi 24 février, un éleveur a garé son pick-up sur la place du village de Saoû, avec, à l'arrière, la dépouille de sa brebis, mortellement attaquée par un loup la veille.
Scène sanglante sur la place du village de Saoû, dans la Drôme. Vendredi 24 février, Wilfrid Raillon, un éleveur du coin âgé de 54 ans, a décidé d’exprimer son désarroi de manière choquante en exhibant la dépouille de l’une de ses brebis, à l’arrière de son pick-up. L’animal, dont la chair était visible, a été mortellement blessé au visage et à la cuisse. Sur une pancarte, l’homme désigne le coupable. "2e attaque, loup, ras-le-bol", a-t-il écrit en lettres rouges, rapporte France Bleu, samedi 25 février. Une attaque de loup confirmée par l’Office français de la biodiversité. L’animal, égorgé, a été retrouvé près d’un bord de route, le 24 février, et son propriétaire alerté dans la foulée, sur les coups de 7 h du matin.
Une zone infestée par les loups
Malheureusement pour Wilfrid, les deux dernières attaques le privent de ses derniers ovins. "Il y a quatre ans déjà, le loup a tué une brebis à 20 mètres de mon habitation. Je n'avais plus qu'un bélier, le reste du troupeau s'est enfui. J'en ai retrouvé dix-sept qu'il a fallu vendre. Et là, c'étaient mes deux dernières brebis", a-t-il expliqué à France Bleu. Début 2020, l’Office français de la biodiversité faisait déjà état de la présence de plus en plus importante de loups dans la zone de Saoû-Roubion, avec des attaques de troupeaux toujours plus fréquentes.
En 2019, déjà, Le Dauphiné libéré rapportait le témoignage de Michel Morel, éleveur à Saoû, dont quinze brebis avaient été tuées en quinze jours. En mars 2021, dans le même village, c’est un chien qui avait été retrouvé mort à la suite d’une attaque.
publié le 25 février à 17h00, Orange avec 6Medias
