France

Didier Raoult : ses opposants dénoncent un "essai clinique sauvage" sur 30 000 patients

Une dizaine de sociétés médicales ont signé une tribune, publiée dimanche 28 mai, pour dénoncer le silence des autorités face à l’“essai clinique sauvage” de Didier Raoult sur 30 000 patients traités à l’hydroxychloroquine.

Nouveau coup de gueule contre Didier Raoult. L'ancien directeur de l'IHU Méditerranée Infection est dans le viseur d'une dizaine de sociétés savantes. Elles dénoncent, dans une tribune parue dans Le Monde, dimanche 28 mai, certains essais cliniques “sauvages” menés pendant la pandémie de Covid-19 sur plus de 30 000 patients traités à l’hydroxychloroquine.

Dans cette tribune, les institutions dénoncent les “pratiques de recherches sans autorisation à l’IHU Infection-Méditerranée” ainsi que “l’absence de réaction des institutions”, malgré leurs alertes répétées sur les graves effets indésirables provoqués par l’hydroxychloroquine. L’inefficacité du médicament avait déjà été démontrée en mai 2020. En France, au moins quatre personnes sont donc mortes des suites d’un traitement à l’hydroxychloroquine.

"L'inaction n'est plus une option !"

Le 3 avril dernier, Didier Raoult et son équipe avaient partagé les résultats de leur essai sur 30 423 personnes positives au Covid-19, entre le 2 mars 2020 et le 31 décembre 2021, qui ont pris de l'hydroxychloroquine, en dehors de tout cadre légal. Dans leur tribune, les sociétés indiquent que ce serait “le plus grand essai thérapeutique 'sauvage' connu à ce jour”. "L'inaction n'est plus une option !", concluent-ils.

Deux informations judiciaires ont déjà été ouvertes à la suite de signalements de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et des ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, entre octobre 2021 et septembre 2022. Didier Raoult, qui n’est plus à la tête de l’IHU et qui sera mis à la retraite en août prochain, n’a pas encore réagi. De son côté, son successeur, le professeur Pierre-Édouard Fournier, a maintenu au JDD que “cette étude n’est pas du tout une étude clinique, mais un retour sur les traitements que nous nous sommes efforcés de donner aux gens qui venaient nous voir pour être soignés”.

publié le 28 mai à 16h30, Orange avec 6Medias

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