"Des prix hallucinants" : plus de 1 000 communes privées d’assurance en France
© Oleksandr Pidvalnyi de Pixabay - Illustration.
Alors qu’une partie de la France a été frappée par des intempéries dévastatrices au cours des dernières semaines, de nombreuses communes peinent à se relever. Certaines d’entre elles n’ont d’ailleurs pas de contrat en cas de sinistres, en raison de prix exorbitants.
Entre le 16 et le 20 octobre dernier, plusieurs départements en France ont été touchés par des crues et inondations provoquées par la dépression Kirk. Pour de nombreuses communes, les dégâts matériels ont été très importants. Mais si certaines municipalités ont pu compter sur leur assurance, ce n’est pas le cas pour toutes. Car, oui, les villes peuvent aussi souscrire à des contrats d’assurance qui les couvrent en cas de vols de biens ou de sinistres – incendies, inondations, dégâts des eaux, etc. Comme le rappelle Le Parisien, les assurances prennent en charge les dégâts causés sur les biens immobiliers de la ville (mairie, bibliothèque, marché couvert, école…) et les matériels lui appartenant.
Selon un rapport envoyé en septembre dernier par le vice-président de l’Association des maires de France, Alain Chrétien, et l’ancien président de Groupama, Jean-Yves Dagès, ce sont entre 1 000 et 2 000 communes qui n’ont souscrit à aucun contrat d’assurance en cas de sinistres. En Île-de-France, on compterait d’ailleurs une centaine. Dans le document, les deux rapporteurs expliquent que ce phénomène est causé par les "résiliations brutales, la hausse parfois vertigineuse des primes et des franchises, l’absence de réponse aux appels d’offres et les problèmes concurrentiels d’un marché en situation de quasi-monopole".
"Un contrat de 37 000 euros à 194 000 euros"
En 2023, la ville de Palaiseau (Essonne) a vu son contrat résilié par son assurance. Le maire, Grégoire de Lasteyrie, a ainsi lancé un appel d’offres auquel il a reçu des réponses "avec des prix hallucinants". "Pour les mêmes garanties, nous sommes passés d’un contrat de 37 000 euros à 194 000 euros. Pour un dommage dû à un incendie, la franchise a explosé : de 5 000 euros, elle passait à 500 000 euros. Cela aurait été déraisonnable de signer un tel contrat", a-t-il regretté lors d’un échange accordé au Parisien.
publié le 29 novembre à 12h45, Tanguy Jaillant, 6Medias