Des livres empoisonnés à l’arsenic et au cuivre dans les bibliothèques françaises
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Certains ouvrages très anciens contiennent des traces d’arsenic, confirme la Bibliothèque nationale de France (BnF) à nos confrères du Parisien, dimanche 21 avril.
On vous rassure tout de suite, vous ne risquez pas d’en mourir. Au pire, vous risquez quelques petits désagréments, comme des étourdissements, des crampes d’estomac ou des diarrhées. Des livres anciens contiennent sur leur couverture ou leur reliure des traces d’arsenic, ainsi que de cuivre, confirme la Bibliothèque nationale de France (BnF), située à Paris, à nos confrères du Parisien. Régulièrement, des livres présentant de telles traces sont trouvés en Europe, en Angleterre, aux Pays-Bas, plus récemment en Allemagne, ainsi qu’aux États-Unis.
La raison en est simple : ce sont généralement des ouvrages datant du XIXe siècle, époque à laquelle la mode voulait que l’on colore certains livres avec un pigment vert émeraude, appelé "vert de Paris" ou "vert de Schweinfurt". Ce pigment était réalisé à partir d’arsenic, une substance cancérigène et potentiellement mortelle. Si l’utilisation de l’arsenic a été arrêtée dès la fin du siècle en raison de sa toxicité, les livres teintés au "vert de Paris" n’ont pas tous été détruits et ont circulé de bibliothèque en bibliothèque.
"Chasse à l’arsenic" dans les bibliothèques universitaires
À la BnF, selon Le Parisien, "au moins 27 ouvrages pouvant potentiellement contenir de l’arsenic" ont été identifiés. Vingt-trois ont finalement été écartés, mais "du cuivre et de l’arsenic ont été détectés sur les quatre ouvrages" restants, indique la BnF, qui a mis les livres en quarantaine. En France, la bibliothèque universitaire de Strasbourg, ainsi que la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne de Paris, ont également commencé à faire la "chasse à l’arsenic" dans leurs archives.
Pas de risque mortel pour celui qui touche le livre donc, mais il existe tout de même un risque dès lors qu’il y a "un contact prolongé, régulier ou répété" avec le livre car la toxicité de l’arsenic persiste dans le temps, rappelle Le Parisien. Les agents de bibliothèque, davantage au contact de ces ouvrages, utilisent donc des gants et des masques.
publié le 21 avril à 17h18, Adèle Delaunay, 6Medias