France

Des expertises pour évaluer les risques d'exposition aux pesticides des fleuristes vont être menées par l’Anses

© Pixabay

L’Agence nationale de sécurité sanitaire a été missionnée par le gouvernement pour évaluer l’exposition aux pesticides dangereux pour les fleuristes et leurs familles. L’annonce de l’expertise a été faite suite aux révélations de Radio France et du journal Le Monde.

Le monde de l’horticulture et des fleurs n’est pas toujours coloré, loin de là. Preuve en est avec le lancement d’une expertise à propos de l’exposition des fleuristes aux pesticides. Une expertise menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à la suite des révélations faites notamment par Radio France il y a plusieurs jours.

Commandée par le gouvernement, l’expertise a été amorcée par l’association écologiste Robin des bois, également membre du conseil d’administration de l’Anses. "Les ministères ont repris une saisine de Robin des Bois, et ils l’ont élargie", explique Henri Bastos, directeur scientifique Santé Travail à l’Anses. "Il s’agit dans un premier temps de comprendre quels sont les risques auxquels sont soumis les professionnels. Dans un second temps, nous devrons identifier les mesures permettant de renforcer leur protection et émettre des recommandations sur des évolutions des différentes réglementations".

Un témoignage décisif

Dans la lutte contre les pesticides et leurs dangereuses conséquences pour la santé des fleuristes et de leurs proches, il y a le témoignage de Laure Marivain qui a été décisif. Emmy, sa fille, est décédée à l’âge de 12 ans en raison d’une leucémie dont le lien avec une exposition in utero à des substances dangereuses a été reconnu par le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides. "C’est un premier pas, mais l’État est au courant du problème depuis longtemps, au moins depuis 2017. Il aurait dû se saisir du sujet il y a plusieurs années déjà et ils n’ont rien fait. Et ça a des conséquences graves. Les fleuristes développent des pathologies graves, et nous, nous avons perdu notre fille", regrette Laure Marivain.

Aujourd’hui, il n’existe aucune réglementation autour de la question des résidus de pesticides présents sur les fleurs coupées et vendues en France, selon le gouvernement. La difficulté réside dans le fait que 80 % des fleurs vendues dans les commerces sont importées depuis l’étranger. Par exemple, en Afrique de l’Est, les fleurs sont cultivées avec des produits interdits en Europe car jugés trop néfastes pour la santé. "Les fleurs en provenance des pays tiers n’étant soumises à aucune réglementation, nous ne disposons pas d’informations concernant les substances utilisées et aucun contrôle n’est effectué", précise le gouvernement.

Désormais, l’idée de mener une véritable expertise sur la santé des fleuristes et de leurs proches est la seule façon de déterminer avec exactitude les risques afin de trouver des solutions rapidement. Reste à savoir quelles décisions seront prises au cours des prochaines semaines par l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage pour préserver la santé de ses employés.

publié le 20 janvier à 18h00, Myriam Bendjilali, 6Medias

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