France

Débat au Salon de l’Agriculture : face à l'ire de la FNSEA, l'Élysée rétropédale sur une invitation polémique

L’organisation syndicale a refusé de prendre part au débat voulu par le président de la République lors du Salon de l’Agriculture. Et ce, en raison de l’invitation des Soulèvements de la Terre par Emmanuel Macron. Dans la soirée jeudi, l'Élysée a finalement fait savoir que le collectif ne serait pas convié

La FNSEA dit non à Macron et dénonce une provocation. Sur son compte X (ex-Twitter), Arnaud Rousseau, président du syndicat, a annoncé son refus, jeudi 22 février, de participer au débat prévu par le chef de l’État lors du Salon de l’Agriculture.

L’échange doit avoir lieu samedi à l’occasion de l’ouverture de la 60e édition, dans un contexte de crise agricole qui crispe les agriculteurs et le gouvernement. Le syndicaliste a justifié son choix sur le réseau social. En cause, l’invitation soumise au collectif écologiste radical des Soulèvements de la Terre de participer à ce même débat.

L’invitation par le [président de la République] aux [Soulèvements de la Terre], un groupuscule dont la dissolution a été demandée par son propre gouvernement, est une provocation inacceptable pour les agriculteurs”, écrit le patron de la FNSEA sur X. Pourtant, Arnaud Rousseau avait bien prévu de prendre part à cet échange au départ. “J’avais accepté de participer à un débat”, poursuit-il.

“Une mascarade” pour la FNSEA

En marge de sa venue au Salon de l’Agriculture, le président de la République doit donc participer à un “grand débat” avec “l’ensemble des acteurs du monde agricole”, a confirmé l’Élysée ce jeudi. “Il faudra qu’il soit bon pour faire redescendre la pression”, avait d’ailleurs confié le vice-président de la FNSEA, Damien Greffin, dans la matinée sur BFMTV. Au vu des derniers rebondissements, Arnaud Rousseau estime désormais que ce rendez-vous “dans ces conditions” va être “une mascarade”.

Enième rebondissement, jeudi dans la soirée. Face à l'indignation suscitée par l'invitation lancée au collectif par le chef de l'État, l'Élysée a rétropédalé. Comme le rapporte BFMTV, le palais présidentiel a finalement décidé de ne pas convier les Soulèvements de la Terre au débat de samedi et ce, dans un souci de "garantir la sérénité des débats".

Cette invitation avait de quoi étonner. Il y a quelques mois, Gérald Darmanin et l’exécutif souhaitaient dissoudre le collectif écologiste. Mais la décision avait finalement été annulée par le Conseil d’État en novembre dernier. “Aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre”, avait pointé la haute juridiction, comme le souligne Le Monde.

publié le 22 février à 22h32, Baptiste Marin, 6Medias

Liens commerciaux