Dans la Vienne, un bracelet connecté distribué aux élus menacés d'agressions
© Blondet Eliot/ABACA - Le député Sacha Houlié, dont la permanence a été ciblée plusieurs fois, est l'un des utilisateurs du bracelet connecté.
Face à la recrudescence des menaces proférées à l'encontre de plusieurs maires ou députés, des bracelets dissimulant un bouton d'alerte ont été distribués à des élus de la Vienne. Sur les cinq reçus cette année par le département, trois ont déjà été attribués.
Un nouveau dispositif de protection des élus, comme le relate France 3 Nouvelle-Aquitaine, a été déployé dans la Vienne. Le département, en 2023, a vu le nombre de menaces sur des maires ou des députés doubler, avec 29 procédures déclenchées (outrages, dégradations de permanences, atteintes à la dignité…) contre 15 en 2021. Face à cette recrudescence, le préfet Jean-Marc Girier a présenté, mercredi 4 septembre, un bracelet d'alerte financé par le ministère de l'Intérieur, et qui vient compléter la panoplie d'outils déjà à la disposition des élus locaux pour assurer leur sécurité. 191 d'entre eux ont, notamment, été formés par les négociateurs du RAID et du GIGN, à la gestion des incivilités et à la désescalade.
"Ne pas laisser l'élu seul"
En apparence, il a tout d'une montre. En réalité, le bracelet dissimule un bouton d'alerte activé par trois pressions successives sur son cadran, lui permettant d'être géolocalisé par les forces de l'ordre. Un micro se déclenche dans le même temps, afin qu'un opérateur de la police ou de la gendarmerie puisse entendre la conversation, automatiquement enregistrée pour constituer une potentielle preuve en cas de procédure judiciaire.
Parmi les élus déjà ciblés par des menaces, le député de la 2e circonscription de la Vienne, Sacha Houlié : "Je n'aurais pas fait la demande, mais dans les statistiques, j'arrive en tête" reconnaît-il. "Je le garde avec moi lorsque je suis à mon domicile car c’est l’endroit où on a le plus de risque d’avoir des problèmes d’intrusion, de dégradation et d’injure."
Ce bracelet peut aussi être porté par les collaborateurs des élus : secrétaire de mairie, adjoint, assistant parlementaire...
"Pour chaque menace, il y a une évaluation. L'objectif est de ne pas laisser l'élu seul", résume Jean-Marc Girier.
publié le 4 septembre à 13h30, Sabrina Guintini, 6medias