Colère des agriculteurs : Mercosur, promesses du gouvernement... Pourquoi manifestent-ils de nouveau le 15 novembre ?
© ANDBZ/ABACA - Les promesses faites par l'exécutif précédent, en février dernier, peinent à venir, selon les syndicats.
Les syndicats des agriculteurs ont annoncé un mouvement de grande ampleur le 15 novembre prochain. Entre l'accord de libre-échange avec le Mercosur et les promesses non tenues du gouvernement, la grogne des agriculteurs ne fait que monter, comme le souligne BFMTV.
Le 15 novembre prochain, les agriculteurs relancent leur mouvement de grève, quelques mois après la première salve qui avait gelé le pays pendant plusieurs jours, à l'appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA). Un mouvement de "grande ampleur", promettent les organisateurs. C'est le possible accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur qui a mis le feu aux poudres cette fois, selon BFMTV.
Cet accord, qui revient sur la table tous les ans, est en négociation depuis des dizaines d'années. Il permettrait aux pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) d'exporter en Europe des produits qui ne correspondent pas aux normes européennes. "On va autoriser aux Français de manger ce qu'on ne nous autorise plus à produire depuis plus de 20 ans en France : du bœuf aux hormones, du maïs OGM, du poulet industriel", s'inquiète auprès de nos confrères Jérôme Bayle, éleveur bovin en Haute-Garonne.
La ratification de cet accord est la ligne rouge "à ne pas franchir", préviennent les syndicats. Du côté du gouvernement, on tente de rassurer : "C'est un mauvais accord", a tonné la ministre de l'Agriculture sur France 3, dimanche dernier. "Ce qu'il faut obtenir, c'est de quoi exercer notre veto au niveau européen en ralliant un maximum de pays", explique Annie Genevard, tout en assurant que "cet accord ne sera pas signé à Rio [où se déroulera le G20, du 18 au 19 novembre, NDLR] dans quelques jours".
Des promesses non tenues
Les agriculteurs ont également le gouvernement dans le viseur. Les promesses faites par l'exécutif précédent, en février dernier, peinent à venir, selon les syndicats. Ils attendent encore la simplification administrative, l'adoption d'une loi d'orientation agricole ou de prises de position sur la souveraineté alimentaire. Des promesses qui tardent à être tenues.
Michel Barnier a, cependant, annoncé au début du mois d'octobre, des prêts garantis par l'État pour les exploitations en difficulté. Un premier pas, mais qui ne suffit pas encore à calmer la colère grandissante de la profession.
publié le 11 novembre à 16h02, Martin Pereira, 6Medias