France

Colère des agriculteurs : la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à "suspendre les blocages"

Satisfaits des mesures du gouvernement, les syndicats agricoles ont promis la suspension des blocages des routes dans l’Hexagone et annoncé "entrer dans une nouvelle forme de mobilisation".

Les agriculteurs répondent à Gabriel Attal. Alors que le Premier ministre a annoncé une nouvelle batterie de mesures en direction du monde agricole, la troisième en une semaine, jeudi 1er février, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont donné une conférence de presse, à 15 heures. Par la voix d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs, les professionnels du secteur se sont montrés tranchants à l'égard du gouvernement, qui cherche à les satisfaire pour mettre fin à leur mouvement de colère.

"Nous sommes très touchés du soutien de l'ensemble de la nation", a assuré en préambule Arnaud Rousseau. Avant d'ajouter : "C'est la première fois qu'on ressent ce soutien des Français. Cela nous donne une détermination sans égale". Concernant le gouvernement, le président de la FNSEA loue l'"écoute" de Gabriel Attal et se dit satisfait des "gages" et des "avancées tangibles" du gouvernement, évoquant notamment les versements des aides de la Pac ainsi que les mesures fiscales sur le secteur de la viande bovine et pour les jeunes agriculteurs. Mais il nuance ses propos : "Il y a des choses qui ne sont pas au rendez-vous et qu'il faudra éclairer.

Face à cette batterie de mesures, Arnaud Gaillot est revenu sur la mobilisation des agriculteurs et a appelé à suspendre les blocages sur l'ensemble du territoire. "À l’heure actuelle, au vu de tout ce qui a été annoncé, nous considérons qu’il faut changer de mode d’action", annonce le président de Jeunes Agriculteurs, appelant "à suspendre les blocages". "Le mouvement ne cesse pas, il se transforme", a-t-il souligné. "Ce mouvement n’était pas une querelle de boutique, c’était un mouvement de fonds", a mis en avant le président de la FNSEA, remerciant les agriculteurs d’avoir contribué à la mobilisation. "Nous n’allons pas régler en quelques jours ces 20 ans de désarmement de l’agriculture", a-t-il reconnu, appelant à "donner de la vision à l’agriculture".

Le rôle de l'Europe étrillé par les agriculteurs

Arnaud Rousseau a ensuite fustigé l'absence de réponse de l'Europe dans la mobilisation des agriculteurs sur une large partie du Vieux continent. "Nous nous interrogeons sur la surdité de l’Europe", a-t-il interpellé. "Notre combat est intimement lié à ce qui se passe en Europe", dit-il. "L’Europe, c’est notre avenir", reconnaît Arnaud Rousseau, tout en déplorant "cette Europe technocratique que nous ne comprenons pas", loin des réalités du terrain. "Ce n'est pas tenable", déplore-t-il encore.

publié le 1 février à 15h30, Quentin Marchal, 6Medias

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