Colère des agriculteurs : bloquer Rungis serait "se tromper de cible"
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© Blondet Eliot/ABACA - La Coordination rurale souhaite bloquer le marché de Rungis.
Alors que certains syndicats agricoles appellent à bloquer le marché de Rungis lors du blocus annoncé de Paris lundi 29 janvier, le syndicat des grossistes en fruits et légumes appelle à ne "pas se tromper de cible" sur Franceinfo.
Les agriculteurs vont reprendre leur mouvement de plus belle lundi 29 janvier 2024. Les syndicats ont déjà annoncé leur intention d'opérer un "siège de Paris" dès 14h. Pendant ce blocus, certains agriculteurs, avec la Coordination rurale du Lot-et-Garonne en tête, souhaitent cibler le marché de Rungis, véritable ventre de Paris et considéré comme Marché d'intérêt national. Le président du syndicat des grossistes en fruits et légumes, Jérôme Desmettre, y voit une erreur au micro de Franceinfo ce dimanche : "Je comprends leur colère, mais je ne pense pas que ce soit la bonne formule parce que ce n'est pas à Rungis que le problème va se régler, c'est plutôt au niveau des pouvoirs publics, de la France et de l'Europe", juge-t-il.
Bloquer Rungis, c'est "bloquer la distribution des fruits et légumes notamment ceux qui viennent de France", souligne-t-il, avant d'avertir : "Il ne faut pas se tromper de cible, ça ne va pas rendre service à la filière". "Ça fait 34 ans que je travaille à Rungis et je n'ai jamais vu le marché bloqué, les pouvoirs publics ont toujours été attentifs", assure le grossiste.
Peu de réserves
Jérôme Desmettre ne cache pas son inquiétude : "On a un peu de stocks, on ne peut pas tenir très longtemps. J'espère que les pouvoirs publics vont trouver une solution pour nos amis agriculteurs partout en France avec lesquels nous sommes solidaires, on est de leur côté. Rungis, c'est un symbole".
La Coordination rurale dénonce "des produits multiples venant d'ailleurs" à Rungis, avec des produits qui ne répondent pas "à nos normes environnementales et sanitaires". Une accusation réfutée par Jérôme Desmettre : "Nous travaillons avec des producteurs et principalement des producteurs français. Quand nous devons importer des produits c'est parce que ça n'est pas produit en France".
publié le 28 janvier à 13h15, Martin Pereira, 6Medias