France

Cold cases : pôles spécialisés, base de données, meilleure formation... un ancien magistrat réclame des moyens

© Pixabay

En mars 2022, un pôle consacré aux cold cases a ouvert à Nanterre. Ce pôle national est le seul à ce jour en France. Jacques Dallest, un ancien magistrat interviewé par “Ouest-France” dans un article paru ce 8 février, plaide pour la création de pôles régionaux et pour davantage de moyens.

À en croire l’ancien magistrat Jacques Dallest, 20 % des crimes de sang restent non élucidés chaque année (sur un total annuel moyen de 800 à 900 homicides, 948 en 2022). Soit 160 à 180 meurtres non élucidés par an, explique-t-il dans un article paru en 2021, dans les Cahiers de la sécurité et de la justice. Dans un article de Ouest-France paru ce mercredi 8 février, cet ancien juge d’instruction et procureur réclame davantage de moyens.

Le nombre d’affaires irrésolues est difficile à déterminer, car aucune base de données n’existe en France, déplore Jacques Dallest, qui aimerait que se constituent des “mémoires criminelles” dans les juridictions. “Combien de magistrats tiennent à jour un décompte précis des affaires non élucidées en cours ou qui ont fini par être clôturées, faute d’avoir trouvé l’auteur, mais qui pourraient être rouvertes ? Cela n’existe pas”, déplore-t-il.

"Une culture des cold cases"

Face à ce volume inquiétant, un pôle d’instruction spécialisé dans les crimes irrésolus a été créé en mars 2022 à Nanterre, basé entre autres sur les travaux de Jacques Dallest. Le magistrat, désormais à la retraite, a proposé, en complément, l’instauration de plusieurs pôles régionaux. Son idée a été rejetée, mais Jacques Dallest reste persuadé que ce n’est qu’une question de temps. Il “se posera à un moment la question de la saturation” pour les trois juges d’instruction du pôle qui a été constitué à Nanterre, fait-il savoir auprès de Ouest-France.

Plus encore que ce pôle, l’ancien magistrat, passé par Lyon, Marseille et Grenoble, aimerait aussi que chaque juge d’instruction et procureur s’imprègne “d’une culture des cold cases”. Qu’ils acquièrent une meilleure connaissance de ces sujets. “Bien sûr, tous les juges ont beaucoup d’affaires à traiter. Mais cela ne devrait pas les empêcher de régulièrement replonger dans ces affaires irrésolues…”

publié le 8 février à 18h22, Orange avec 6Medias

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